mercredi 30 avril 2008

Bébé-espoir est en route

Vendredi, 18 avril

Pertes de sang ce matin. Un autre mois de foutu. Ça y est, je suis démolie. À bout. La journée est très pénible.

Tiens… les saignements cessent en fin d’après-midi. Qu’est-
ce qui se passe? Est-ce que ça va être comme la dernière fois? Ça arrête, on s’énerve et on croit que c’est encore possible et finalement, ça recommence en déluge rouge le lendemain matin… Aussi bien se dire que ce sera pareil. La déception avait été trop cruelle la dernière fois.

Samedi, 19 avril

Les saignements n’ont pas recommencés. C’est une journée stressante et je vais souvent à la toilette vérifier si mes règles ont recommencées. Rien. Je me dis que si ça n’a pas recommencé d’ici demain matin, je fais un test. J’en serai à DPO12, ce qui peut être suffisant pour qu’il soit positif!

Dimanche, 20 avril

On se lève ensemble Vincent et moi. Je trempe le test dans mon pipi et on attend. Vincent est impatient et défaitiste ce matin. Après notre journée de vendredi, il ne veut surtout pas se faire de fausses joies… À peine quelques secondes après avoir fait le test, dès que la ligne contrôle apparaît, il dit : « Bon! Tu vois, c’est négatif! Y’a rien, pas de ligne. Si elle devait être là elle y serait déjà! ». Je lui dis de laisser le temps, que nous sommes quand même tôt après l’ovulation, que c’est possible que ça soit très pâle. Et là, après 3 minutes, une ligne apparaît! Mais elle est si pâle! Peut-on y croire? Mmmmm…. Nous ne sommes pas certains! Pourtant, je sais ce qu’on dit : une ligne c’est une ligne!

Bon… j’ai un test du Dollorama dans l’armoire, je vais l’essayer pour confirmer! Iiiissssshhhh! Une petite ligne bien pâlotte encore une fois. Est-ce que c’est parce qu’on veut trop la voir?

Je convaincs Vincent que c’est bel et bien une ligne. Il y a un petit bébé dans mon bedon! On ne réagit pas trop, on ne semble pas y croire. Peut-être aussi avons-nous un peu peur. Puis nous allons à l’hôpital rencontrer Akian. Première annonce que je suis enceinte! L’effet est magique. Ça y est, c’est vrai. Et voilà, le bonheur surgit! L’espoir nous anime. Pour poursuivre dans cette belle voie, je suggère à Vincent de continuer de l’annoncer, que ça va rendre la réalité plus concrète. Et ça a bel et bien été le cas. Catherine (la sœur à Vincent) et Martin (son mari) étaient vraiment contents d’apprendre la nouvelle et nous ça nous faisait tellement de bien de la partager. C’est bien vrai… il y a une petite vie qui grandit et en décembre, il y aura un petit bébé qui nous comblera de bonheur. Et pour nous convaincre un peu plus, j’ai de petites nausées tout au long de la journée!

Mercredi, 23 avril

Maintenant les hormones doivent avoir grimpées en flèche! C’est un bon temps pour faire un autre test à garder en souvenir. Vincent insiste pour avoir une belle ligne! Et moi ben j’en ai besoin pour faire du scrapbooking! Hihihi! Alors j’ai fait un test First Response et c’est celui-là que vous pouvez voir dans Une belle nouvelle.

lundi 28 avril 2008

Bébé naissant et hôpital - la suite...

Depuis que j’ai rencontré Akian, le petit bébé naissant de mon amie, je me demande : « Comment se fait-il que j’avais déjà oublié à quel point c’est petit un bébé naissant? » Tout le monde le dit : « Mon Dieu! J’avais oublié comment c’était petit! ». Mais d’habitude, les mamans qui disent ça c’est parce qu’ils ont vu leurs enfants grandir… Moi, ça fait 6 mois que j’ai accouché. Ce n’est pas beaucoup pour avoir déjà oublier comme c’est petit. Aussi, je n’ai pas vu ma fille grandir… Comment se fait-il alors que j’aie déjà oublié? Serait-ce parce que je l’imagine tellement grandir à nos côtés? J’essaie tellement d’imaginer comment elle serait aujourd’hui, ce qu’elle ferait. Quand je pense à elle, je ne la vois même plus comme le bébé naissant qu’elle était quand elle nous a quitté, mais plutôt comme un bébé de 6 mois puisqu’elle serait aujourd’hui âgée de 6 mois.

Je voulais aussi partager avec vous le fait que pendant que nous étions dans la chambre d’hôpital de nos amis, une docteure est venu les voir. J’ai eu un choc quand je l’ai vu et ça m’a bien pris un quart de seconde avant de me rappeler pourquoi. C’était elle qui m’avait fait l’amniocentèse le lendemain matin de la terrible annonce. Étrangement, je n’avais pas réaliser sur le coup que…. En faite, ça m’est venu un peu plus tard, bien après avoir quitter la chambre… C’est aussi ce médecin qui nous avait fait la terrible nouvelle le dimanche soir. C’est elle qui avait apporté sa machine d’écho dans la salle de triage et qui nous avait dit : « Ce n’est pas une bonne nouvelle. Son petit cœur a arrêté de battre. » Je pouvais bien être sur le choc de la revoir! J’avais l’impression de ne plus être là quand elle était dans la chambre, à poser ses questions de routine à Véro. J’entendais un peu comme si c’était loin, vague. Tout s’explique maintenant…

Voici quelques photos de notre rencontre avec Akian;


Je vous l'avais dit que c'est un beau bébé!!!

Une belle nouvelle!

Avec un titre comme ça, vous vous doutez sans doute de ce que je viens vous annoncer ce soir... JE SUIS ENCEINTE! Nous l'avons appris dimanche dernier, mais j'attendais de l'annoncer à la famille avant de venir le publier ici.


Et comme je le trouve tellement beau (c'est ça qui arrive quand il a été si désiré), je vous laisse une photo de mon test!

lundi 21 avril 2008

Premier contact avec un bébé naissant

Hier matin, j’ai rencontré un petit bébé tout neuf tout droit sortir du bedon de sa maman. Ce fût un évènement rempli d’émotions, mais de belles émotions! C’est fou ce que parfois on peut avoir plus d’appréhensions que ce que la réalité nous réserve. On pense q’on va réagir de telle manière alors que… pas du tout!

Je dois vous avouer que je n’aurais pas été prête à vivre une telle rencontre avec un petit bébé tout neuf d’autres amis. Enfin je croyais que ce serait trop difficile. Je pense que le fait que cette fière maman a vécu une épreuve très semblable à la mienne a facilité l’apprivoisement de mes craintes. Ce petit bébé, pour moi, c’est un si grand et si beau message d’espoir. J’ai rencontré mon amie Véronique au groupe de soutien. Nous avons commencé à nous côtoyer alors qu’elle en était environ à 6 mois de grossesse. Jamais son bedon arrondi ne m’a dérangé, contrairement à ceux que je rencontre parfois à l’épicerie ou ailleurs. En fait, je crois que tous les bedons de ceux que j’aime, c’est différent des bébés étrangers… c’est difficile à expliquer.

Elle a accouché au même hôpital que moi. L’idée de me retrouver sur l’étage de maternité où j’ai accouché ne m’enchantait guère, mais j’y ai vu une belle opportunité de briser mes peurs. Et puis comme ça, quand viendra le temps d’y aller pour le prochain bébé, la glace sera brisée! Quand le papa nous a appelé pour nous inviter à s’y rendre, je n’ai eu aucune hésitation; j’avais tellement hâte de voir ce petit bébé-là! Mais lorsque j’ai aperçu l’hôpital, un certain stress m’a envahi. J’avais l’impression d’avoir perdu le contrôle un peu. Je me sentais comme lorsque je sautais en parachute; quand j’étais dans l’avion et que je me disais « Mais qu’est-ce que je fais là? ». Nous sommes entré dans l’ascenseur, j’ai appuyé sur le 2. Les portes se sont ouvertes. Dès que je suis sortie de l’ascenseur, je me suis revue il y a 6 mois devant ces portes, les bras et le ventre vides et là, mes jambes m’ont lâchées. Je me suis accroché à mon chum, je lui ai fait un sourire sous-entendant « je suis capable! » et on est allés. Leur chambre était tout près de celle dans laquelle j’ai accouché. Je me sentais un peu étourdie, perdue. Je me suis laissé guider par mon chum.

Nous sommes entré doucement dans la chambre, avons féliciter les parents, puis je me suis approché du petit poupon. Wow! C’est réellement un magnifique bébé. Tout de suite, je me suis sentie attirée par ce bébé; un vrai aimant! Comme avant… J’avais remarqué que depuis la naissance de Lili-Jeanne, je n’osais plus m’approcher des bébés. J’avais tellement peur de ma réaction. Et instinctivement, ils m’attiraient moins. Je crois que je suis réparée! Hihi! Je l’ai pris dans mes bras, je l’ai berçé, j’ai flatté ses petites joues et ses beaux petits cheveux, sentie son odeur de bébé neuf… Bien sûr, j’ai versé quelques larmes, mais même avant de perdre ma fille je pleurais à chaque fois que je voyais un petit bébé neuf. J’aimerais beaucoup remercier Véro et Sylvain pour votre générosité de nous avoir reçu comme ça dans votre chambre d’hôpital. Félicitations à vous 2 encore, votre bébé est magnifique!

En sortant de la chambre, nous nous sommes rendus au bout du corridor et nous avons arrêtés quelques instants devant la porte fermée de la chambre dans laquelle j’ai accouché. Nous l’avons regardé, observé le numéro, et j’ai eu l’impression de faire la paix avec l’endroit. J’ai senti la présence de ma fille et j’ai compris que je n’aurai pas de difficultés à retourner à cet hôpital pour les prochaines grossesses, contrairement à ce que je craignais. Et comme lors de mes atterrissage après avoir franchi la porte de l’avion : je suis très fière de moi!

mercredi 16 avril 2008

Des nouvelles de mon doc car je sais que vous vous en ennuyez...

Eh oui, je l’ai revu la semaine dernière. Une fois par mois, c’est le contrat! Gros nouveau; j’ai désormais sa permission pour enfanter de nouveau. Moi qui n’attendais que ça, j’étais tellement contente! (Parenthèse : pour ceux qui ne me connaissent pas autrement qu'ici, je tiens à préciser que je m’en contrefous réellement de ce que pense mon médecin sur ce qui se passe entre mes couvertes! Mais question de s’amuser un peu, je continue…) Enfin, j’ai sa bénédiction! Non mais qui sait, peut-être que inconsciemment, y’a peut-être des chances que sans le vouloir, peut-être, sait-on jamais, mon subconscient avait peut-être un pouvoir absolu sur ce qui se passe (ou plutôt ne se passe pas) avec mon body, ce qui faisait que je ne tombais pas enceinte PARCE QUE ma chère doc croyait que ce n’était pas le temps et que si elle le dit, c'est que ça doit être vrai…

Et là je vous entends : « Mais pourquoi elle ne voulait pas? Mais comment se fait-il qu’elle a changé d’idée? A-t-elle vu une amélioration dans ton état? Croit-elle que ton corps est maintenant prêt?» Je vous arrête! À quoi bon perdre un temps précieux à faire des suppositions puisqu’elle SAIT TOUT! C’est si simple… Non, mon état n’a pas pris une tournure soudainement plus lumineuse. Non, mon corps n’a pas changé non plus. De ce côté-là, elle m’avait dit qu’il n’y avait aucun problème à mon examen à la mi-novembre 07. Alors, pourquoi maintenant j’ai sa bénédiction? Hein? Hein? Pourquoi… vous vous le demandez, non? Ben voyons, c’est facile! Vous ne devinez pas?

Parce que… ça fait maintenant 6 mois! Ben oui! Vous ne saviez pas ça vous autres qu’un deuil, ça dure 6 mois? Ben j’vous l’dit! C’est ma doc qui me l’a dit donc ça doit ben être vrai! (Mouhahahaha!) Donc maintenant que ça fait 6 mois « y’a une bonne distance entre les 2, c’est ça que j’voulais » qu’elle m’a dit!

Alors qui sait, peut-être que je viendrai vous annoncer une bonne nouvelle sous peu… j’ai le OK du doc!

mardi 15 avril 2008

6 mois, mon ange...

Une petite pensée pour toi mon petit ange, car aujourd'hui nous aurions célébrer tes 6 mois. Je tente si souvent de m'imaginer ton visage; comment tu aurais grandie, changée! Est-ce que tes cheveux auraient blondis comme nous le croyons? 6 mois... comme tu serais déjà grande! Tu me manques mon amour… Je t’aime!

mercredi 9 avril 2008

Petit détour à Qc

J'ai passé 2 jours à Québec avec ma filleule et sa jumelle. Nous avons pris plusieurs belles photos! Je vous invite à les regarder sur mon blogue de scrapbooking.

Aussi, c'était la fête de mon chum hier; Je t'aime, je t'adore mon amour! XXX

J'ai enfanté un ange

Depuis que je participe au groupe de soutien pour le deuil périnatal, que je lis les témoignages sur Nos Petits Anges au Paradis et que je parcours différents blogs, je constate que beaucoup de mamans dont le bébé est mort in utero disent qu’elles ont « donné la mort » plutôt que la vie. Cette phrase, la première fois que je l’ai entendue, elle m’a vraiment choquée. Cette façon d’exprimer ce que j’ai vécu ne m’avait jamais effleuré l’esprit et même après l’avoir entendu, je ne voulais pas me résigner à utiliser cette phrase qui sonne trop cruelle pour une mère, qui donne une certaine responsabilité qui ne m’appartient pas. Je me sens tellement impuissante devant la mort de ma fille, je ne peux me résoudre à simplifier ce qui s’est passé par cette courte phrase. En tant que maman de Lili-Jeanne, ce que je lui ai offert, c’est la vie. Et, comme toute les mères j’en suis certaine, j’espérais qu’elle soit longue et belle! La nature, le destin ou Dieu, appelez ça comme vous le voulez, a fait que lorsqu’elle est née, cette belle vie que je lui avais promise lui avait déjà été enlevée, mais ce n’est pas moi qui lui ai donné la mort!

Puis, je ne me souviens plus où (mais ça n’avait rien à voir avec le deuil périnatal), j’ai lu que chaque mère qui donne la vie à un enfant lui donne par le fait même la mort puisque c’est l’aboutissement ultime de toute vie. Ça m’a soulagé. Le fait de « donner la mort » ne revêtait alors plus le sens cruel et défaitiste que je lui ai attribué lorsque j’ai entendu une maman en deuil le dire. La mort elle-même devenait partie intégrante de la vie. Je le savais déjà, mais j’ai tendance à en faire abstraction. Tout le monde meurt, mais tout le monde a aussi la chance de vivre plus que 9 petits mois dans le ventre de sa maman… règle générale dont il existe malheureusement ô combien de tristes exceptions!

Dans son livre Marie-Kerguelen (que je recommande aux mamans en deuil), Gaëlle Brunetaud a écrit « J’ai enfanté un ange ». Je trouve cette façon de dire que notre enfant est décédé avant même de naître tellement plus jolie!

Alors voilà : j’ai enfanté un ange.

mardi 1 avril 2008

Comment on survit à la mort de notre enfant?

Quelqu'un a posé la question sur un forum…

Il n'y pas de recette magique pour survivre au décès de son enfant. Comme l'a déjà répondu ma mère à quelqu'un de notre entourage: "Tu subis et c'est tout. T'essaies de survivre, tu fais ce que tu peux".

Ta vie change à tout jamais. Tu es transformée car une telle blessure laisse de profondes cicatrices. Chaque jour de ma vie j'aurai une pensée remplie d'amour pour ma fille. Chaque jour de ma vie elle me manquera. Chaque jour, aussi heureux sera-t-il, son absence me fera souffrir d'une certaine manière, même si doucement on apprivoise cette absence.

De continuer, ce n'est pas une question de force ou de courage. Enfin moi je ne le vois pas comme ça. C'est peut-être l'instinct maternel (et j'ajouterais paternel car mon chum a écrit un beau texte à ce sujet sur son blogue) qui nous incite à poursuivre en l'honneur de nos enfants, afin qu'ils soient fiers de nous. La force, on l'a découvert en même temps que la perte, c'est donc peut-être notre enfant qui nous la donne?

On n’a pas vraiment le choix. On réalise que nous n'avons pas le contrôle de grand chose dans la vie, que nous subissons et que nous faisons notre possible pour tenter d'être heureux malgré les épreuves, quelles qu'elles soient. Nos seuls choix sont celui de s'écraser et de se laisser mourir ou celui de se relever et de poursuivre nos projets de vie, de couple, au nom de nos enfants. Parfois, il m'arrive bien sûr de m'écraser, de pleurer et d'en vouloir à la vie. Il m'arrive de n'y voir aucun sens, de rager et de croire que jamais ça n'ira mieux. Mais à d'autres moments, ça va mieux. À d'autres moments, l'espoir que notre vie de famille sera belle me revient. On apprivoise doucement l'absence physique de notre enfant que l'on tente de combler par les doux souvenirs qu'elle nous a laissé.