jeudi 28 février 2008

J1 again

Eh oui! Un nouveau cycle a commencé. Eh oui! Même si nous nous étions juré de ne pas être déçus, vous ne serez pas surpris d’apprendre que nous étions quand même un peu tristounets… après 43 jours d’une attente interminable!

Je suis maintenant à J4 et j’ai commencé clomid hier. La pression (mot un peu fort pour ce que je voudrais vraiment exprimer, mais tout de même celui qui convient le plus) a changé de camps; avant j’avais peur que ce soit pas encore ce cycle-ci, maintenant, j’ai tellement confiance que ça va marcher (ouf! A vas-tu être déçue la fille?!?) que je stresse un peu…

Le mois de mars va être long!

mercredi 27 février 2008

2 trouvailles sur cyberpresse

Voici 2 articles sur cyberpresse. Tout le monde devrait les lire;

Le malheur des uns, la maladresse des autres
http://www.cyberpresse.ca/article/20080222/CPACTUEL/802220928/6730/CPACTUALITES

Les mots qui réconfortent
http://www.cyberpresse.ca/article/20080222/CPOPINIONS05/802220930/6730/CPACTUALITES

Si je m'écoutais, je l'enverrais directement à certaines personnes, mais j'ai peur qu'ils voient ça comme un message et se ferment davantage... c'est pas un peu contradictoire?!?

lundi 25 février 2008

Réflexion sur les différents deuils, ou pourquoi comparer?

Dernièrement, quelqu’un m’a aussi dit ceci: « Moi j’ai perdu mon père… je sais pas trop comment dire ça, mais bon… moi je n’en aurai pas d’autre père, alors que vous, vous pourrez avoir d’autres des enfants. » Je tiens ici à préciser que cette remarque a été faite de façon très délicate et que celui qui l’a fait espérait vraisemblablement me lancer un message d’espoir. Enfin, c’est comme ça que je l’ai reçu, même si c’est un peu maladroit parce que nous le savons que nous aurons d’autres enfants, mais cela n’enlèvera jamais notre peine d’avoir perdu notre Lili-Jeanne. Comme je le dis souvent, même si j’en avais 8 autres enfants, le vide de son absence se fera toujours sentir… cruellement! Mais bon, je sais que cette personne voulait bien faire et j’ai été très touchée de ma brève discussion avec lui. Et surtout, je comprends sa douleur à lui dans ce qu’il m’a dit. Il avait mal parce qu’il a perdu son père, et il ne peut y avoir rien de pire que notre propre douleur. Pour lui, il n’y a rien eu de pire que de perdre son père dans sa vie, il vit cette douleur actuellement et intensément, alors que je vis celle d’avoir perdu ma fille, de la même façon.

Mais quand même, pourquoi vouloir comparer, quantifier, grader la douleur lors de la perte d’un être cher? Pourquoi cela soulagerait-il de penser que les autres souffrent plus ou moins pour « X » raison? Parce que…

Ce qui est plutôt ironique, c’est que lorsque Éric, mon chum avec qui j’habitais depuis 6 mois, est décédé en 2003, sa mère m’avait tenu un discours semblable : « Toi, un chum, tu vas en avoir un autre. Moi, des enfants, je n’en aurai plus. » J’avais vraiment reçu cette remarque comme une gifle. Comme si ma peine n’était pas valable, comme si elle devait être moins lourde que la sienne automatiquement parce que je pourrais un jour avoir un autre amoureux. Je sais qu’elle souffrait énormément et justement, mais pourquoi diminuer ma peine pour amplifier la sienne?

Et puis c’est quoi ça au faite? Une personne devient remplaçable si c’est possible « d’en avoir un autre »? Un autre enfant, un autre chum… un autre ami aussi? Mais oui, après tout, pourquoi pleurer un ami disparu si vous en avez des dizaines d’autres? Et perdre un enfant, ça fait tu plus mal à 50 ans quand tu peux plus en faire d’autres qu’à 35 parce que tu peux en avoir d’autres? C’est quoi cette logique de merde là? Un être humain, ça ne se remplace pas. Et surtout, la douleur de la perte, elle reste toute une vie.

La douleur provoquée par la perte ne se mesure pas par le lien qui nous uni à cette personne; enfant, conjoint, parent ou ami. On dit souvent, bien sûr, qu’il n’est pas dans l’ordre naturel des choses de perdre son enfant et je suis d’accord, mais la douleur de la perte d’un parent n’en est pas moins difficile, même si c’est justement l’ordre des choses… La douleur provoquée par la perte ne se mesure pas par le temps que l’on a connu ou côtoyé cette personne. La douleur provoquée par la perte est proportionnelle à l’amour que l’on a pour la personne disparue. Cela et uniquement cela.

J’ai encore mal quand je repense à ces gens que j’ai perdus dans ma vie; Patrick, Isabelle, Éric, ma fille. À différents niveaux, oui, parce que je les aimais à différents niveaux.

Ce que j’essayais d’expliquer à Monsieur Sans cœur, et qu’heureusement je n’ai pas pu terminer car de toute façon, j’aurais perdu mon temps, c’est que lorsqu’on souffre, il n’y en a pas de situation pire que celle dans laquelle on est. Ça ne sert à rien de vouloir la diminuer, et c’est même plutôt choquant! Ça ne sert absolument à rien de nous dire que ça aurait été pire si elle avait eu 1 mois, 3 ans, si elle avait eu 20 ans, et surtout pas le fameux si on l’avait connu (ça c’est une autre affaire… à suivre!)! Pour mieux vous faire comprendre, je vais vous dire en quelque sorte ce que j’aurais continuer de lui dire si ça avait valu la peine : « Si ma fille avait vécu disons 3 jours, et serait décédée à la suite de ces 3 jours, maintenant, si j’imagine cette situation, je me dis que j’aurais eu la chance de voir ses yeux, de vivre quelques moments inoubliables supplémentaires avec elle. Si elle avait vécu quelques mois, j’aurais eu le grand bonheur d’entendre son rire… Mais ça, c’est ma vision actuelle des choses avec mon vécu présent. Parce que probablement que si c’était vraiment le cas, j’aurais voulu en avoir encore plus. Autre façon de voir : tu perds ton enfant à 3 ans et ton voisin vit le même malheur alors que son enfant a 5 ans. Ton voisin a-t-il plus de peine que toi parce qu’il l’a eu avec lui 2 ans de plus, ou pour employer ce terme que plusieurs utilisent tristement trop souvent, si ton voisin l’avait CONNU 2 ans de plus? En d’autres mots, quel est le meilleur moment pour perdre un enfant qu’on aime et qu’on chérit tant? » JAMAIS!

Dans le même ordre d’idée, je me suis aussi fait dire que rien n’arrive pour rien (je n’aime guère ces petits phrases toutes faites de psychologie à 5¢) et que nous n’allions qu’en devenir de meilleurs parents (!!!). Non mais elle est bonne celle-là! Parce que nous n’étions pas déjà de bons parents?! Et pis… si on se fies à ça, y’en a une coupe de parents qui auraient bien besoin d’en perdre de cette façon des enfants, question de s’améliorer au moins un peu! De meilleures parents… nos prochains enfants, nous allons les aimer de la même façon, pas plus, pas moins! Nous serons simplement beaucoup plus conscients que bien d’autres de la chance que nous avons de les avoir dans nos vies.

samedi 23 février 2008

Thyroïde 101

J’ai eu les résultats de ma prise de sang pour ma glande thyroïde… vous savez, celle que j’ai dû moi-même demander à mon médecin parce qu’elle croyait que ça se réglait tout seul après une grossesse un problème de glande thyroïde! C’est probablement vrai dans la plupart des cas, mais pouvez-vous vérifier s’il-vous-plaît madame la docteure? C’est que je dors minimum 10 heures par nuit, je me réveille comme si j’avais dormi sur le top d’un truck qui roule en terrain montagnard sous la pluie, et j’ai encore ces 20 livres de ma grossesse qui me collent à la peau dont j’aimerais bien me débarrasser…

Devinez quoi? … légère hypothyroïdie! Ok, ce n’est pas énorme comme problème, mais c’est un problème! J’ai donc recommencé mes synthroid qui me restaient depuis 3 jours et vous dire que je revis un peu depuis serait peu exagéré! Je me lève topshape (du moins physiquement) et ce, après 6 à 8 heures de sommeil sans problème. MAGIE!

Ce matin, j’étais debout à 7 heures! Oui madame! Moi qui avais une moyenne au bâton de 11h00, rien de moins, depuis 4 mois. Ce matin, j’avais fait plus dans ma journée rendu à 11 heures que les 7 derniers jours bout à bout : bain, déjeuner relaxe au resto avec journal et café, commissions et épicerie!

jeudi 21 février 2008

Un cycle interminable

Je ne vous avais pas donné de nouvelles de notre rendez-vous en clinique de fertilité. Notre docteur était une vraie perle! Elle a regardé mes courbes. Elle nous a écouté et tout de suite, elle nous a compris. Elle n’a jamais dit qu’il ne fallait pas la remplacer, et elle a compris que nous n’ayons pas envie d’attendre. Elle n’a pas dit : « oui, oui, tu as des problèmes d’ovulation, mais c’est dû au stress. Je vois votre besoin de retomber enceinte, mais vous y penser trop. Il faut vous donner du temps. Tant que tu seras stressée, tu n’auras pas d’ovulation. Le fibrome? Oui, il grossit avec les hormones de grossesse, mais ça doit être correct ». Avec pour effet que je me dis : ça y est, j’ai un problème, je n’ovule pas! Ça diminue un stress ça!


Le discours de la doc en privé était totalement à l’opposé : « C’est pas évident sur tes courbes, et tes tests d’ovulation, on dirait des faux positifs. Je ne sais pas! Mais puisque ce n’est pas évident, et que je comprends que vous n’avez pas envie d’attendre -ça va vous aider aussi dans votre deuil-, je vais te prescrire du clomid pour stimuler l’ovulation. Comme ça, si jamais tu ovules déjà, ben ça ne changera rien, et si jamais tu n’ovules pas, ben ça va t’aider! Je suis pas mal certaine que vous n’avez aucun problème de fertilité, qu’avec le temps –je ne sais pas combien de temps- ça s’arrangerait probablement, mais pour pas que vous attendiez inutilement, on va faire ça. Est-ce qu’il y a des tests que vous vouliez faire? Moi je vous conseille d’attendre, je ne pense pas que ce soit nécessaire… Pour ton fibrome? Oui, y’a pas de problème, si ça te stresse, on va vérifier. »


Un seul mot : WOW! On est sorti de là tellement plus légers et confiants que bientôt, ça va marcher. Elle nous a écouté, nous a rassuré, nous a AIDER! Bravo! Vive le privé!


Je suis aujourd’hui à J39 de mon cycle! Il y a par contre une bonne nouvelle, c’est qu’il est possible que j’aie ovulé, enfin! Probablement au J31. L’attente est longue… Alors maintenant, on attend que ce cycle finisse, en espérant quand même un petit peu qu’il s’éternise pendant 9 mois! Mais si j’ai une mauvaises surprise dans les prochains jours, le prochain cycle, j’aurai mon petit coup de pouce, gracieuseté Docteur la Perle.

lundi 18 février 2008

Scrapbooking - Devenir Maman



Ma création de la journée...

dimanche 17 février 2008

Un samedi chargé d'émotions!

Je sens que ça va être TRÈS long…

Aujourd’hui dimanche, j’avais prévu aller à Québec pour me changer les idées et passer du temps avec ma filleule. Après ma journée d’hier, je n’en ai plus envie. Plutôt, je n’en ai plus la force. Il y avait longtemps que je n’avais pas vu autant de gens dans une même journée! J’en suis épuisée… Non pas que ce fût une mauvaise journée. Elle a simplement été TROP riche en émotions.

J’ai partagé mon après-midi avec de merveilleuses mamans; des mamans qui, comme moi, sont en deuil. Des mamans les bras vides mais le cœur rempli d’amour pour leur(s) enfant(s) parti(s) trop tôt. Des mamans qui comprennent ma douleur, mes angoisses, mes craintes, mes réactions. Des mamans qui ne me jugent pas. Ça fait du bien de pouvoir parler de ma fille aussi librement, de montrer avec fierté les photos de ma fille sans crainte de choquer. Pourquoi faut-il nécessairement (ou presque, il y a heureusement quelques exceptions) que des parents soient passé par là pour que nous puissions partager les souvenirs de notre fille? Tout nouveau parent est fier de son enfant, et nous n’en faisons pas exception!

Ce dîner terminé, il est maintenant près de 5 heures (oui! oui!) et ma journée ne fait que commencer. Nous avons un party dans la soirée, Vincent et moi. Je suis un peu nerveuse car il y aura beaucoup de monde. Du monde que ça fait longtemps que nous n’avons pas vu. Du monde qui savent (ce qui est arrivé), mais qui ne savent pas (que dire? Que faire?).

Quelle soirée! Nous avons eu droit à tout :

- De vraies perles qui viennent vers nous et n’ont pas peur de la réponse lorsqu’ils nous demandent comment ça va, qui nous écoutent, sont touchés et savent qu’il vaut parfois mieux se taire que de dire des niaiseries. MERCI!

- Des gens très sensibilisés à notre peine et qui se sentaient coupables de ne pas avoir été plus présents pour nous depuis le décès de Lili-Jeanne. (Seront-ils plus présents maintenant que la glace est cassée?)

- Des gens qui sont touchés, mais qui eux ont oublié qu’il vaut parfois mieux se taire que dire des niaiseries… mais comme ils sont tristes pour nous et que c’est évident, on va appeler ça des maladresses plutôt que des niaiseries.

- Des gens qui font comme si rien ne s’était passé.

- Des gens qui ont tellement peur de l’Émotion (oui, oui, avec un grand É), qu’ils transforment tout à la blague même si c’est de très mauvais goût.

- Des gens qui nous évitent, carrément et effrontément.

- Et d’autres, vers qui moi-même je suis allée, croyant qu’ils étaient aptes à discuter avec moi malgré cette épreuve. Je me suis trompée car finalement, ils étaient complètement désemparés devant moi, leurs yeux exprimant clairement : « Va-t-en, je sais pas quoi te dire! » et leur bouche me relatant les derniers déboires de dame nature côté météo.

- De vraies perles qui viennent vers nous et n’ont pas peur de la réponse lorsqu’ils nous demandent comment ça va, qui nous écoutent, sont touchés et savent qu’il vaut parfois mieux se taire que de dire des niaiseries. MERCI! (Je sais, je me répète, mais je voulais finir sur une note positive).

Lorsque je dansais, que nous nous amusions Vincent et moi, je sentais les regards posés sur nous, j’entendais presque (la musique était très forte! Ha!ha!ha!) les gens autour de nous se dire : « Regarde-les, ils s’amusent après ce qui s’est passé… » Pour la plupart, je sais que s’ils l’ont pensé, c’était simplement parce qu’ils étaient contents que nous réussissions à avoir du plaisir malgré ce qui s’est passé. Mais pour d’autre, c’est du jugement dans le genre : « ben là ils en ont pas tant que ça de la peine, regarde-les! » Comme si nous devions TOUJOURS être effondrés pour prouver aux gens que nous avons de la peine et que nous aimons notre fille. Et ça, ce n’est pas la première fois que je sens ce regard de jugement sur moi parce que je m’amuse un tant soit peu après un deuil. Je me rappelle si clairement les yeux de certaines personnes que je croisais dans les bars après le décès d’Éric : « Qu’est-ce qu’elle fait là, elle? Son chum vient de mourir! »

D’ailleurs, à ce sujet, j’ai remarqué que A- Si nous parlons de notre tristesse, si nous osons répondre que non, nous n’allons pas bien, aussitôt la réponse de l’interlocuteur ressemblera à ça : « Ben là, revenez-en un moment donné… ». Et de l’autre côté, B- si nous semblons bien aller cette journée-là, alors là l’interlocuteur (qui peut être exactement la même personne qu’énoncé en A-) se dit : « Ben coudon, elle vient de perdre sa fille pis elle a même pas de peine? » Et, bien entendu, pour l’interlocuteur en question, si un jour je vais bien, il est indéniable qu’à l’avenir, j’irai de mieux en mieux et qu’il n’y a plus aucune chance que je réponde un « Pas vraiment bien… » hésitant à son prochain « Comment ça va? »!!!!!!!

Je veux aussi vous raconter une merveilleuse anecdote qui s’est déroulée hier soir. Il y avait, parmi la foule de gens présente, un quelqu’un que je n’avais pas vu depuis plus d’un an. Appelons-le, dans les circonstances, Monsieur Sans Cœur (et que certains d’entre vous le reconnaisse je m’en BEEP). Vous constaterez rapidement que ce petit nom affectueux lui va à ravir… Alors voilà, Monsieur Sans Cœur arrive et interrompt une conversation pour me saluer et m’étaler son gros bonheur. En effet, il pue le gros bonheur à plein nez!

- Ça fait longtemps qu’on t’a vu.

- Ouais ben j’ai pas sauté l’été passée parce que j’suis rendu avec un p’tit gars de 9 mois!

- Félicitations!

Je comprends alors pourquoi il a ce smile dans face littéralement fendu jusqu’aux oreilles. Non mais c’est vrai, moi aussi j’ai envie de le crier au monde entier que je suis devenue maman (est-ce que les gens ont envie de l’entendre ça c’est une autre histoire)! Puis, pour lui faire comprendre de ne pas trop s’étendre sur le sujet, que ça ne me le dit pas PANTOUTE d’entendre les gagagougoux d’un papa-paon tout neuf, je lui demande s’il savait ce qui nous était arrivé à Vincent et moi. Car je lui ai bien sûr accordé le bénifice du doute. J’ai bien fait car il n’en savait rien. Mais là, il me lâche un simple et banal : « Ouin ben ça arrive… »

Euh…. Non! Ça n’arrive pas justement! T’en connais beaucoup toi des gens dont le bébé est mort à 39 semaines de grossesse sans raison médicale, aucune? Il y en a oui, Lili-Jeanne en est la triste preuve, mais de là à banaliser avec un simple « Ouin ben ça arrive… » Et moi, sous le choc total de sa froideur, je perds le fil quelques secondes… Quand je reviens à moi, j’ai la photo de son fils à 2 pouces du nez! Malgré cela, je réussis à lui dire qu’il a un beau petit bonhomme, encore sous le choc du TON de ce qu’il vient de dire – si le Petit Larousse était en audio, c’est probablement ce qu’on entendrait pour la définition de ce mot qui est de mon humble invention : Je-m’en-fou-car-moi-je-suis-heureux-moi-bon – et de CE qu’il vient de dire. Mais ce n’est pas tout…

Monsieur Sans Cœur semble croire que ça ne suffit pas à me faire comprendre que ce que nous vivons, il n’y a rien là. Il a joute : « Ben tsé, c’est ben mieux que ça arrive là que après! » Après… après quoi? *$%* Et là, pour poursuivre cette croustillante anecdote, je ne sais plus quels mots utiliser car je vous jure que ceux qui me viennent en tête pourrait choquer certaines personnes.

J’ai à peine le temps de balbutier maladroitement un « Ben c’est pas de même qu’on voit ça ben ben. Pour nous présentement, dans notre douleur, on se dit que si au moins elle avait vécu quelques jours après sa naissance, ça aurait été du temps de plus passé avec elle – euh…non mais pourquoi je perdais mon temps avec lui, à lui expliquer, à lui JUSTIFIER notre douleur!? - et là mon chum arrive, Monsieur Sans Cœur répète son petit numéro de TADAM-tchèque-mon-gars et garoche la dite photo aux yeux de mon chum. J’en profite pour me faufiler prétextant avoir vu une amie arriver. Et il était temps! Est-ce que j’avais besoin d’en entendre davantage? J’ai eu quelques remords quand j’ai vu mon chum pogné en tête à tête avec ce clown, mais il m’a dit qu’en changeant de sujet, ça n’avait pas été trop pénible. Ouf…

… Je vous l’avais dit que ce serait long!

Tu as rejoint les anges - Gregory Charles

Il y a une chanson de Gregory Charles que j'écoute beaucoup depuis que je l'ai découvert il n'y a pas très longtemps. J'aimerais tant vous la faire entendre ici, mais je n'arrive pas à trouver comment la faire jouer sur mon site (non, je n'arrive pas à l'ajouter à ma playlist...) En attendant que je trouve (help me!), en voici les paroles:

Tu As Rejoint Les Anges - Gregory Charles

La lune est à l’heure

Elle se cache, elle se meure

Elle coule et elle pleure

Elle saigne et j’ai peur

Que son air jamais ne change

Le vent est si froid

Il est juge, il est roi

Il est comme un beffroi

Qui assaille et je crois

Qu’il a prit ton souffle en échange

Je sais, que tu as rejoint les anges

Je sais, que tu as rejoint les anges

La vie est sans lumière

Le temps est en jachère

L’avenir est un désert

Infini et j’espère

Que là-haut du moins

Tu t’arranges

Les mots n’ont plus de sens

Plus de goût, plus d’essence

Immobiles en silence

Ils m’écrasent et je pense

Qu’ils s’amusent, qu’ils se vangent

Je sais, que tu as rejoint les anges

Je sais, que tu as rejoint les anges

J’espère que tu es bien

Que tu brilles et qu’enfin tu es libre

J’espère que tu respires

Que tu peux assouvir tes désirs

Je prie que tu sois là

Où un jour ce sera à mon tour

Il reste un seul espoir

Celui de te revoir mon amour

vendredi 15 février 2008

Émission à voir...

Je vous invite à regarder l'émission "Quand passe la cigogne" sur Canal Vie.
Pour mieux comprendre ce que des parents comme nous vivent, ressentent, et le pourquoi du désir pressant d'un bébé-espoir...

Ode à Ophélie
Cette émisson raconte l'histoire d'Ophélie, le nouveau rayon de soleil de Chanterelle et Sébastien, lesquels ont décidé de poursuivre leur famille tel que prévu, malgré la perte de leur deuxième enfant, Rosalie, décédée à six jours de vie.

Cette famille se construit autour de trois enfants: Éloïse « la grande soeur », Ophélie « la petite soeur » et Rosalie qui demeurera à jamais, « le bébé soeur ».

Après sa naissance à 39 semaines- provoquée pour retard de croissance- Rosalie est transférée aux soins intensifs de Sainte-Justine. Cinq jours plus tard, ses parents apprennent qu'elle est atteinte d'une Trisomie-18 et que ses chances de survie sont très réduites. À son sixième jour de vie, Rosalie part en paix dans les bras de ses parents.

Comment poursuivre son projet de famille suite à une telle épreuve? Comment guérir de la blessure et retrouver espoir ?

Prochaines diffusions de cet épisode
Mercredi 13 février 2008 à 16h00
Samedi 16 février 2008 à 9h30
Dimanche 17 février 2008 à 4h30
Lundi 18 février 2008 à 23h00

Ma page de scrap pour la St-Valentin


Bon ben aujourd'hui je fais différent...

Voici une page de scrap que j'ai fait pour la St-Valentin avec des photos de photomaton (ben oui! c'est de même que ça s'appelle!) de mon amoureux et moi qui datent un peu!

Inspiration du livre "Surplus d'inventaire" que j'ai justement reçu en cadeau de St-Valentin. Eh qu'il est fin mon chum!

Je suis assez fière du résultat!

jeudi 14 février 2008

14 février

Il y a un an aujourd’hui, je me suis réveillée partagée entre la nervosité et l’excitation car j’allais faire un test de grossesse pour la 2e fois en moins d’une semaine. Je m’en rappelle vraiment comme si c’était hier… J’avais maintenant du retard. J’avait fais un test le samedi, 10 février, un peu en avance car je voulais savoir si je pouvais fêter pour notre party avec Voltige, mais il s’était avéré négatif. J’avais gardé espoir. Nous étions maintenant mercredi, et c’était la St-Valentin. Pipi dans le petit pot, je trempe le bout du truc en plastique quelques secondes dedans et on attend. Oui « on » parce que Vincent est à mes côtés et impatient lui aussi. Mais oh! Surprise! On a pas à attendre bien longtemps car presque instantanément, une 2 ligne apparaît sur notre test! C’est positif! Wow! Quelle sensation incroyable… on est contents, on est terrorisés, on est heureux!

Il y a un an exactement, je prenais congé et nous allions tout de go direction Chicoutimi pour annoncer à ma famille qu’en octobre, il y aurait un petit bébé dans la famille!

Il y a 4 mois aujourd’hui, je me suis tirée du lit avec difficultés, comme tous les matins depuis quelques semaines parce que tu rendais ma bedaine ÉNORME! Je m’en rappelle vraiment comme si c’était hier… Avec surprise, j’ai accueilli plein de gens dans notre maison, des gens qui étaient venus fêtés ton arrivée imminente. Une belle journée très excitante car j’ai eu plusieurs contractions qui m’indiquaient que tu t’en venais.

Il y a 4 mois exactement, nous nous dirigions vers l’hôpital, inquiets, car je ne t’avais pas beaucoup senti bouger dans la journée. Un hoquet le matin et c’était tout. Il y a 4 mois, le 14 octobre 2007, à 10h45, nous apprenions que ton petit cœur avait cessé de battre.

En cette journée de l’amour, nous pensons très fort à toi mon bel ange et nous t’envoyons une tonne de baisers!

Maman et Papa XXX

samedi 9 février 2008

Suite du rendez-vous...

Après avoir pris un peu de recul par rapport à mon rendez-vous d’hier (un gros 24 heures de recul), je réalise que mon médecin ne m’a pas écouté du tout. Elle avait son point de vue et s’en est tenu à ça. Elle n’a pas été coopérative du tout, ni à l'écoute de nos besoins. Je ne vous l’avais pas dit, mais elle n'a même pas jeté un oeil à mes courbes! Elle m'a cru que j'avais des problèmes de conception, oui, mais elle a tout de suite associé ça au deuil. Non mais j'ai clairement un problème physique moi là, voulez-vous les voir mes courbes?!

Je suis déçue qu’elle explique mes problèmes physiques parce que j’aurais soit disant des problèmes psychologiques à cause de mon deuil (selon elle, il faut que j’arrive à parler de ma fille de façon joyeuse!). Pourtant, il me semble que je le gère relativement bien mon deuil. Oui, j’ai de la difficulté à reprendre un beat de vie normal, oui je pleure encore (et je pleurerai probablement toute ma vie), oui certaines choses bien simples à faire sont des montagnes pour moi, mais je ne passe mes journées à me bercer, à pleurer et à me refermer sur moi-même. Elle n’a pas pris la peine d’aller voir plus loin. Elle a peur de l’enfant de remplacement. Point. Elle ne m’a pas demandé pourquoi je veux un autre enfant si rapidement. Elle ne m’a pas demandé ce que j’avais fais jusqu’à présent pour le deuil de ma fille.

Elle n’a rien vérifié en ce qui concerne mon fibrome alors que je lui ai fait part de mes inquiétudes. Mais, elle confirme que les hormones de grossesse peuvent les faire grossir, donc on ne sait pas il est rendu comment! Et surtout, elle ne m'a même pas prescrit des prises de sang pour vérifier mes hormones. Et sincèrement, est-ce que ça aurait causé du tort à quelqu’un qu’elle me donne un petit coup de pouce pour ovuler si mon corps ne le fait pas tout seul?

Je crois qu’elle se dit que je ne vais pas bien psychologiquement donc que je ne suis pas prête à tomber enceinte de nouveau. Sauf que je n’ai pas vu de diplômes en psychologie dans son bureau!

Elle m'a expliqué des niaiseries pour mon spotting en milieu de cycle comme si elle expliquait ce que sont les menstruations à une fillette de 8 ans! Genre: ta paroi s'épaissit, pis là t'as pas d'ovulation, donc il faut qu'elle évacue un peu... Que c'est ça!? J'ai fait mes recherches, et d'après ce que j'ai trouvé, du spotting en milieu de cycle aussi longtemps, c'est un problème de progestérone, tout comme une phase lutéale trop courte. Mais bon, je n’ai pas de diplôme en médecine, moi!

Mais, comme je suis une fille persévérante, que je sais ce que je veux et que malgré mes réactions de deuil, je suis convaincue que je suis prête à retomber enceinte tout en étant consciente de ce que cela implique, eh bien… je vais demander un 2e avis! Quoi? Tête de cochon? Pfff… Peut-être…

Cette fois, j’irai en clinique privée. Ça les intéresse eux autres les problèmes de fertilité!

vendredi 8 février 2008

En revenant de su l’docteur Brochuuuu-U

... J’ai rencontré mon ami Jean Coutu-U. (Euh... Oui, mais c’était juste pour allé chercher mes vitamines!)

Donc, j’arrive de chez ma doc. En effet, elle est d’accord avec moi que je ne suis pas prête à retourner au travail. Je dois essayer de reprendre un beat de vie un peu plus normal. Je le sais, mais là elle a insisté. Va donc falloir que je me trouve un peu de volonté, sauf que je ne sais plus trop ou chercher pour en trouver.

Pour ce qui est de mes cycles qui n’ont pas d’allure, elle explique ça par le stress dû au deuil. En résumé, je suis déprimé donc mon cycle est affecté et ne me permet pas de tomber enceinte, ce qui me déprime un peu plus et affecte un peu plus mon cycle ce qui ne me permettra pas plus de tomber enceinte. Ça, ça remonte le moral des troupes!

Elle nous a suggéré de faire un voyage dans le Sud pour évacuer un peu de stress, mais ne nous a pas fourni le budget en conséquence. Voulez-vous vous cotiser? À moins que j’organise un moitié-moitié?!

Bon, je sais qu’elle a raison, que mon état ne contribue pas à mon bien-être physique. Mais mon physique ne contribue pas non plus à mon état (d’accord, je crois que vous avez compris que c’est un cercle vicieux.). Je sais bien que mon corps finira bien par reprendre le dessus et que je finirai par tomber enceinte, mais quand? Dans 6 mois? 1 an? Je n’ai vraiment pas envie d’attendre si longtemps. Docteure me dit de me donner du temps. Justement, j’ai comme un peu l’impression d’en perdre là du temps car je sais que j’ai des problèmes, qu’il y a des moyens de les régler, mais que je ne les ai pas ces moyens car j’ai besoin d’un petit bout de papier signé de sa main pour ça.


Je n’en ai plus de patience ou de confiance en la vie! La vie - ou la nature, appelez ça comme vous voulez! - c’est une traître, donc j’aurais bien voulu avoir un coup de pouce pour la déjouer un peu.


Autres nouvelles à l’ordre du jour :

- c’est confirmé, il n’y a aucune explication médicale à la mort de notre fille. Pas d’infection, pas de problèmes génétiques, pas de thrombophilie… RIEN!

- Les résultats de l'autopsie ne sont pas encore sortis, mais elle est convaincue que nous n’apprendrons rien de plus puisque tout était numéro uno à chacune des échographies.

- Aucune inquiétude à avoir pour mon fibrome (mais aucune vérification).

- Prise de sang à faire pour vérifier si ma glande thyroïde est correcte. Il semble que nous n’avons aucun résultat en faisant mention et que depuis l’accouchement on avait simplement assumé que oui

- Je me suis fait dire encore une fois : « Il ne faudrait pas que tu la REMPLACES » … celle-là, je n’en peux plus! Ils vont tu arrêter tous ces docteurs, ces psychologues, ces infirmières, ces travailleuses sociales, de nous garocher : « Faudrait pas que vous la remplaciez! ». Comme si le fait de vouloir continuer le projet de fonder une famille veut dire qu’on veut remplacer notre fille. J’ai une petite nouvelle pour vous autres : je suis au courant que d’avoir un autre enfant n’apaisera pas ma douleur d’avoir perdu ma fille. Ma fille a sa place dans ma vie, dans mon cœur, dans ma maison et dans notre famille. Aucun enfant ne viendra remplacer ma fille, combler le vide que son absence crée. J’aurai beau avoir 10 autres enfants, elle nous manquera toujours! Et lorsque je serai de nouveau enceinte, que personne ne me dise : « C’est bien, vous êtes passés à autre chose » car je ne réponds pas de mes actes! C’est tu clair ça?


Que c'est beau, c'est beau la viiiiiiiiiiiiiie...

jeudi 7 février 2008

Quoi de neuf docteur?

Demain, j’ai un rendez-vous chez le médecin. Il s’agit au départ d’un rendez-vous pour évaluer si je suis apte à retourner au travail, ce que je doute encore…

Je profiterai également de ce rendez-vous pour vérifier avec ma docteure ce qui me déprime un peu plus depuis quelques semaines… mon cycle! Eh oui, THE sujet, celui de toutes les WANNABE MOM.

Vincent et moi, on souhaite plus que tout donner un petit frère ou une petite sœur à notre belle Lili-Jeanne très bientôt, mais je ne sais pas ce qui se passe, mon cycle est tout croche. Depuis mon retour de couche, j’ai eu un cycle de 18 jours avec ovulation au J15, un cycle de 31 jour avec ovulation au J25 et maintenant, un 3e cycle qui n’inspire pas plus confiance car j’en suis à J25 et aucune ovulation n’a été détectée jusqu’à maintenant. Ce ne sont pas trop de bonnes nouvelles pour retomber enceinte ça! En plus, j’ai des saignements anormaux en plein milieu de mes cycles et j’ai peur que ce soit causé par le fibrome qu’ils m’ont découvert à l’échographie de 21 semaines. J’ai peur qu’il y ait plus de fibromes ou qu’il soit plus gros, qu’ils nuisent à ma fertilité… À moins que ce ne soit ma glande thyroide? (Non mais il est temps que je le vois ce médecin!)

Étrangement, j’ai eu mes débuts de cycles le 14 décembre et le 14 janvier… la même date ou tu nous a quitté. Moi et les dates! Va falloir que je fasse un petit message à ce sujet bientôt, il y a trop de coincidences!

Et là quand j’en parle, on me dit : c’est normal, tu viens d’accoucher… Ben pourquoi si c’est si normal que ça, je n’entends que des histoires de filles qui sont tombée enceinte en moins de 3 mois après l’accouchement! Pour vrai! Naissances de bébé-espoir 10 mois après l’accouchement du petit ange, 11 mois après, 12 mois après… Ou bien des filles qui ont accouché après moi et qui annoncent qu’elles sont déjà enceintes… il y en a pleins! Ok, pas PLEINS, mais quand même 3. C’est beaucoup me semble quand on calcule que ce ne sont pas toutes les filles qui souhaitent tomber enceinte immédiatement après avoir mis au monde leur petit ange. Alors je peux tu ne pas croire que c’est parce que mon corps ne s’est pas remis de l’accouchement?!

Ah oui! Y’a aussi le « tu ne dors pas bien, tu te couches trop tard ». Euh… oui, je me couche tard (ou tôt ça dépend du point de vue), mais je dors mes 8 heures par nuit. Est-ce que les filles qui travaillent sur les shifts ne tombent jamais enceinte? Ou bien le « tu ne manges pas bien ». Ben oui, pis y’a plein de petites madames en Afrique (et ailleurs) qui sont sous-alimentées te ça ne les empêchent pas de peupler! Ok, j’exagère un peu… j’espère au moins que ça vous fait sourire!

Bon, et là vous allez me dire : relaxe! Ça ne fait que 3 mois que vous essayez… je sais bien, mais ça fait presque 1 an et demi qu’on parle bébé! Oui, j’ai eu ma belle Lili-Jeanne, mais je subi son absence à tous les jours et mon rêve d’être maman n’en est comblé que partiellement. J’ai vécu une merveilleuse grossesse, mais je rêve du jour ou nous pourrons partager notre vie avec un petit être… Et je trouve la vie cruelle de nous rajouter d’autres petits problèmes après nous avoir arraché notre fille. J’en ai ras le pompon (Wow! Je sors mes belles expressions!) des injustices! Je n’arrive plus à me réjouir quand une fille m’annonce qu’elle est enceinte; je n’ai que de l’amertume de ne pas l’être moi aussi.

Nous essayons de continuer, de faire des projets ensemble. Mais, celui qui nous tient le plus à cœur, c’est de fonder une famille. Nous nous accrochons à cet espoir de vivre à nouveau une belle grossesse, de voir la vie grandir en moi et de tenir un petit être vivant au bout de 9… euh non… 8 mois! Chaque début de cycle, chaque jour ou je constate que je semble ne pas ovuler ce cycle-ci, entraîne une amère déception et intensifie ce sentiment de totale injustice.

Pourquoi c’est si facile pour tant d’autres?

J’aurais dû (ben dû don dû)

Depuis le départ de ma fille vers ce monde inconnu, je réalise qu’il y a des choses que j’aurais aimé penser faire et que je n’ai pas fait.

Je regrette tant…

- de ne pas t’avoir bercer et chanter des chansons lorsque que tu étais dans mon ventre; je croyais bien que j’aurais toute la vie pour le faire

- de ne pas avoir filmer tes grands-parents te bercer à l’hôpital

- de ne pas avoir pris des photos de toi et tous ceux qui étaient présents à ta naissance

- de ne pas avoir invité Martine à venir te rencontrer à l’hôpital

(et j’aurai sans doute d’autres « flash » qui feront que la liste s’allongera…)

Par-dessus tout ça et encore plus important que tout ça, il y les instants magiques, merveilleux, dont j’ai si souvent rêvés et qui m’ont été volés avec ton départ :

- de ne jamais avoir vu la couleur de tes yeux, senti ton regard se poser sur moi

- de ne jamais avoir entendu ton cri, ta voix résonner dans mon oreille parce que tu as besoin de nous, tes parents

- de ne jamais entendre ton rire

- de ne pas te voir grandir et de découvrir les traits de ta personnalité

- de ne jamais t’entendre m’appeler « maman »

… tout ce que nous avions rêvé vivre avec toi, pour toi. Ça crée un vide immense, une douleur atroce.



Et plus ou moins en lien avec tout ça, je dois ajouter ceci:

Pour ajouter à ce que nous vivons, il y a des gens qui ne comprennent pas, des gens qui nous jugent. Des gens qui ne comprennent pas notre douleur et qui croient savoir ce qui est le mieux pour nous. Pourtant, ces gens-là n’ont jamais vécu une telle perte, comment peuvent-ils croire qu’ils savent?

D’un autre côté, il y a aussi des gens merveilleux! Des gens qui sont touchés, qui savent que nous souffrons et qui respecte nos démarches. Qui admire notre force même parfois. Cette force dont nous aurions bien aimé ne jamais connaître l’existence. Ces gens-là, que parfois nous connaissons à peine ou pas du tout, nous disent ou nous écrivent de bien belles choses. Il y a heureusement beaucoup de gens sensibles et ouverts et je tenterai désormais de m’entourer davantage de ces personnes.

Merci à vous qui vous reconnaissez à travers mes propos.

mardi 5 février 2008

Le coeur du papa

Hier, mon chum a publié sur son blogue un très beau texte sur l'amour qu'il porte à sa fille. Je trouve cela tellement beau et touchant que je vous invite à le visiter et à lui laisser vos commentaires sur Vince le rêveur:


http://megavince.blogspot.com/

dimanche 3 février 2008

La solitude d'une maman en deuil

Il y a quelques jours, je me sentais affreusement seule dans ma douleur, incomprise par mon entourage qui semble parfois croire que le temps a déjà fait son oeuvre…

Je ne parle pas ici de Vincent car nous sommes ensemble, unis dans cette douleur et nous continuons de nous soutenir et de partager nos sentiments envers Lili-Jeanne. Et je ne parle pas non plus de notre famille dont chaque membre partage aussi notre douleur et qui nous aide du mieux qu’ils le peuvent.

C’est simplement que je n’en peux plus de me faire dire : « Ça ne va pas mieux? » Comme si ma réponse, non en l’occurrence, témoignait d’un échec cuisant! Je n’en peux plus des remarques qui se veulent aidantes mais qui ne font que blesser un peu plus. Je remarque que personne, en dehors de ma famille, ne m’appelle pour savoir : comment ça va aujourd’hui? Je remarque que des oreilles pour nous écouter parler de notre fille, il y en a, mais bien peu. Que parfois, mon instinct me trompe car lorsque j’en parle, l’évocation de son nom crée un réel malaise alors que j’avais cru que ces gens seraient d’une bonne écoute.

Peut-être aussi est-ce parce que je suis allée passer quelques jours chez une amie qui m’a permis d’en parler ouvertement. Qui a regardé les photos de Lili-Jeanne et même le vidéo de son papa et moi qui la berçons à l’hôpital. Merci Martine! Peut-être qu’en revenant chez moi, j’ai eu un certain sevrage à faire, « back to reality ». Peu importe, le sentiment était là : j’étais seule. Notre fille nous a quitté et rares sont ceux qui comprennent.

Non, je m’exprime mal car je n’exige de personne de comprendre. Car pour cela, il faudrait être passé par là et je souhaite tant que personne d’autre n’ait à souffrir d’une telle perte. Ce que je souhaiterais, c’est simplement qu’il n’y ait pas ce lourd malaise. Je vois la panique dans les yeux; que dire pour changer de sujet? Alors que souvent, tout ce qu’on veut, c’est parler de notre fille. Et le temps n’y changera rien! Je suis certaine que dans 10 ans et même plus, je voudrai encore parler d’elle.

Vous ne savez pas quoi dire? Alors dites simplement que vous êtes sensibles à notre peine. Ne croyez pas que de parler de notre fille nous fera mal car ce n’est pas le cas. N’évitez pas le sujet pour nous préserver… le plus beau cadeau que vous puissiez nous faire, c’est d’évoquer son nom, de vous rappeler de son anniversaire, de nous parler d’elle.

Mon ange m’a envoyé un cadeau du ciel… la maman d'un ange, elle aussi, rencontrée aux soirées de groupe de soutien pour le deuil périnatal avec qui j’ai eu de magnifiques échanges virtuels. Elle est apparue sur mon écran alors que j’en avais un grand besoin! Et j’ai eu le privilège de la reçevoir chez moi, notre échange s’est poursuivi et quel bien ça m’a fait! Merci Véronique!

Merci aussi à toutes mes nouvelles amies virtuelles mamans d’anges, mamans pour la vie, petites mères ou scropinettes! Vous aussi vous me faits beaucoup de bien!

vendredi 1 février 2008

Pour l'entourage des parents en deuil

Je vous en prie, ne me demandez pas si j'ai réussi à le surmonter,
Je ne le surmonterai jamais.
Je vous en prie, ne me dites pas qu'il est mieux là où il est maintenant,
Il n'est pas ici auprès de moi.
Je vous en prie, ne me dites pas qu'il ne souffre plus,
Je n'ai toujours pas accepté qu'il ait dû souffrir.
Je vous en prie, ne me dites pas que vous savez ce que je ressens,
A moins que vous aussi, vous ayez perdu un enfant.
Je vous en prie, ne me demandez pas de guérir,
Le deuil n'est pas une maladie dont on peut se débarrasser.
Je vous en prie, ne me dites pas "Au moins vous l'avez eu pendant tel nombre d'années",
Selon vous, à quel âge votre enfant devrait-il mourir ?
Je vous en prie, ne me dites pas que Dieu n'inflige pas plus que ce que l'homme peut supporter.
Je vous en prie, dites-moi simplement que vous êtes désolés.
Je vous en prie, dites-moi simplement que vous vous souvenez de mon enfant, si vous vous rappelez de lui.
Je vous en prie, laissez-moi simplement parler de mon enfant.
Je vous en prie, mentionnez le nom de mon enfant.
Je vous en prie, laissez-moi simplement pleurer.
Rita Moran.