jeudi 28 février 2008
J1 again
mercredi 27 février 2008
2 trouvailles sur cyberpresse
Le malheur des uns, la maladresse des autres
http://www.cyberpresse.ca/article/20080222/CPACTUEL/802220928/6730/CPACTUALITES
Les mots qui réconfortent
http://www.cyberpresse.ca/article/20080222/CPOPINIONS05/802220930/6730/CPACTUALITES
Si je m'écoutais, je l'enverrais directement à certaines personnes, mais j'ai peur qu'ils voient ça comme un message et se ferment davantage... c'est pas un peu contradictoire?!?
lundi 25 février 2008
Réflexion sur les différents deuils, ou pourquoi comparer?
Dernièrement, quelqu’un m’a aussi dit ceci: « Moi j’ai perdu mon père… je sais pas trop comment dire ça, mais bon… moi je n’en aurai pas d’autre père, alors que vous, vous pourrez avoir d’autres des enfants. » Je tiens ici à préciser que cette remarque a été faite de façon très délicate et que celui qui l’a fait espérait vraisemblablement me lancer un message d’espoir. Enfin, c’est comme ça que je l’ai reçu, même si c’est un peu maladroit parce que nous le savons que nous aurons d’autres enfants, mais cela n’enlèvera jamais notre peine d’avoir perdu notre Lili-Jeanne. Comme je le dis souvent, même si j’en avais 8 autres enfants, le vide de son absence se fera toujours sentir… cruellement! Mais bon, je sais que cette personne voulait bien faire et j’ai été très touchée de ma brève discussion avec lui. Et surtout, je comprends sa douleur à lui dans ce qu’il m’a dit. Il avait mal parce qu’il a perdu son père, et il ne peut y avoir rien de pire que notre propre douleur. Pour lui, il n’y a rien eu de pire que de perdre son père dans sa vie, il vit cette douleur actuellement et intensément, alors que je vis celle d’avoir perdu ma fille, de la même façon.
samedi 23 février 2008
Thyroïde 101
J’ai eu les résultats de ma prise de sang pour ma glande thyroïde… vous savez, celle que j’ai dû moi-même demander à mon médecin parce qu’elle croyait que ça se réglait tout seul après une grossesse un problème de glande thyroïde! C’est probablement vrai dans la plupart des cas, mais pouvez-vous vérifier s’il-vous-plaît madame la docteure? C’est que je dors minimum 10 heures par nuit, je me réveille comme si j’avais dormi sur le top d’un truck qui roule en terrain montagnard sous la pluie, et j’ai encore ces 20 livres de ma grossesse qui me collent à la peau dont j’aimerais bien me débarrasser…
jeudi 21 février 2008
Un cycle interminable
Le discours de la doc en privé était totalement à l’opposé : « C’est pas évident sur tes courbes, et tes tests d’ovulation, on dirait des faux positifs. Je ne sais pas! Mais puisque ce n’est pas évident, et que je comprends que vous n’avez pas envie d’attendre -ça va vous aider aussi dans votre deuil-, je vais te prescrire du clomid pour stimuler l’ovulation. Comme ça, si jamais tu ovules déjà, ben ça ne changera rien, et si jamais tu n’ovules pas, ben ça va t’aider! Je suis pas mal certaine que vous n’avez aucun problème de fertilité, qu’avec le temps –je ne sais pas combien de temps- ça s’arrangerait probablement, mais pour pas que vous attendiez inutilement, on va faire ça. Est-ce qu’il y a des tests que vous vouliez faire? Moi je vous conseille d’attendre, je ne pense pas que ce soit nécessaire… Pour ton fibrome? Oui, y’a pas de problème, si ça te stresse, on va vérifier. »
Un seul mot : WOW! On est sorti de là tellement plus légers et confiants que bientôt, ça va marcher. Elle nous a écouté, nous a rassuré, nous a AIDER! Bravo! Vive le privé!
Je suis aujourd’hui à J39 de mon cycle! Il y a par contre une bonne nouvelle, c’est qu’il est possible que j’aie ovulé, enfin! Probablement au J31. L’attente est longue… Alors maintenant, on attend que ce cycle finisse, en espérant quand même un petit peu qu’il s’éternise pendant 9 mois! Mais si j’ai une mauvaises surprise dans les prochains jours, le prochain cycle, j’aurai mon petit coup de pouce, gracieuseté Docteur la Perle.
lundi 18 février 2008
dimanche 17 février 2008
Un samedi chargé d'émotions!
Je sens que ça va être TRÈS long…
Aujourd’hui dimanche, j’avais prévu aller à Québec pour me changer les idées et passer du temps avec ma filleule. Après ma journée d’hier, je n’en ai plus envie. Plutôt, je n’en ai plus la force. Il y avait longtemps que je n’avais pas vu autant de gens dans une même journée! J’en suis épuisée… Non pas que ce fût une mauvaise journée. Elle a simplement été TROP riche en émotions.
J’ai partagé mon après-midi avec de merveilleuses mamans; des mamans qui, comme moi, sont en deuil. Des mamans les bras vides mais le cœur rempli d’amour pour leur(s) enfant(s) parti(s) trop tôt. Des mamans qui comprennent ma douleur, mes angoisses, mes craintes, mes réactions. Des mamans qui ne me jugent pas. Ça fait du bien de pouvoir parler de ma fille aussi librement, de montrer avec fierté les photos de ma fille sans crainte de choquer. Pourquoi faut-il nécessairement (ou presque, il y a heureusement quelques exceptions) que des parents soient passé par là pour que nous puissions partager les souvenirs de notre fille? Tout nouveau parent est fier de son enfant, et nous n’en faisons pas exception!
Ce dîner terminé, il est maintenant près de 5 heures (oui! oui!) et ma journée ne fait que commencer. Nous avons un party dans la soirée, Vincent et moi. Je suis un peu nerveuse car il y aura beaucoup de monde. Du monde que ça fait longtemps que nous n’avons pas vu. Du monde qui savent (ce qui est arrivé), mais qui ne savent pas (que dire? Que faire?).
Quelle soirée! Nous avons eu droit à tout :
- De vraies perles qui viennent vers nous et n’ont pas peur de la réponse lorsqu’ils nous demandent comment ça va, qui nous écoutent, sont touchés et savent qu’il vaut parfois mieux se taire que de dire des niaiseries. MERCI!
- Des gens très sensibilisés à notre peine et qui se sentaient coupables de ne pas avoir été plus présents pour nous depuis le décès de Lili-Jeanne. (Seront-ils plus présents maintenant que la glace est cassée?)
- Des gens qui sont touchés, mais qui eux ont oublié qu’il vaut parfois mieux se taire que dire des niaiseries… mais comme ils sont tristes pour nous et que c’est évident, on va appeler ça des maladresses plutôt que des niaiseries.
- Des gens qui font comme si rien ne s’était passé.
- Des gens qui ont tellement peur de l’Émotion (oui, oui, avec un grand É), qu’ils transforment tout à la blague même si c’est de très mauvais goût.
- Des gens qui nous évitent, carrément et effrontément.
- Et d’autres, vers qui moi-même je suis allée, croyant qu’ils étaient aptes à discuter avec moi malgré cette épreuve. Je me suis trompée car finalement, ils étaient complètement désemparés devant moi, leurs yeux exprimant clairement : « Va-t-en, je sais pas quoi te dire! » et leur bouche me relatant les derniers déboires de dame nature côté météo.
- De vraies perles qui viennent vers nous et n’ont pas peur de la réponse lorsqu’ils nous demandent comment ça va, qui nous écoutent, sont touchés et savent qu’il vaut parfois mieux se taire que de dire des niaiseries. MERCI! (Je sais, je me répète, mais je voulais finir sur une note positive).
Lorsque je dansais, que nous nous amusions Vincent et moi, je sentais les regards posés sur nous, j’entendais presque (la musique était très forte! Ha!ha!ha!) les gens autour de nous se dire : « Regarde-les, ils s’amusent après ce qui s’est passé… » Pour la plupart, je sais que s’ils l’ont pensé, c’était simplement parce qu’ils étaient contents que nous réussissions à avoir du plaisir malgré ce qui s’est passé. Mais pour d’autre, c’est du jugement dans le genre : « ben là ils en ont pas tant que ça de la peine, regarde-les! » Comme si nous devions TOUJOURS être effondrés pour prouver aux gens que nous avons de la peine et que nous aimons notre fille. Et ça, ce n’est pas la première fois que je sens ce regard de jugement sur moi parce que je m’amuse un tant soit peu après un deuil. Je me rappelle si clairement les yeux de certaines personnes que je croisais dans les bars après le décès d’Éric : « Qu’est-ce qu’elle fait là, elle? Son chum vient de mourir! »
D’ailleurs, à ce sujet, j’ai remarqué que A- Si nous parlons de notre tristesse, si nous osons répondre que non, nous n’allons pas bien, aussitôt la réponse de l’interlocuteur ressemblera à ça : « Ben là, revenez-en un moment donné… ». Et de l’autre côté, B- si nous semblons bien aller cette journée-là, alors là l’interlocuteur (qui peut être exactement la même personne qu’énoncé en A-) se dit : « Ben coudon, elle vient de perdre sa fille pis elle a même pas de peine? » Et, bien entendu, pour l’interlocuteur en question, si un jour je vais bien, il est indéniable qu’à l’avenir, j’irai de mieux en mieux et qu’il n’y a plus aucune chance que je réponde un « Pas vraiment bien… » hésitant à son prochain « Comment ça va? »!!!!!!!
Je veux aussi vous raconter une merveilleuse anecdote qui s’est déroulée hier soir. Il y avait, parmi la foule de gens présente, un quelqu’un que je n’avais pas vu depuis plus d’un an. Appelons-le, dans les circonstances, Monsieur Sans Cœur (et que certains d’entre vous le reconnaisse je m’en BEEP). Vous constaterez rapidement que ce petit nom affectueux lui va à ravir… Alors voilà, Monsieur Sans Cœur arrive et interrompt une conversation pour me saluer et m’étaler son gros bonheur. En effet, il pue le gros bonheur à plein nez!
- Ça fait longtemps qu’on t’a vu.
- Ouais ben j’ai pas sauté l’été passée parce que j’suis rendu avec un p’tit gars de 9 mois!
- Félicitations!
Je comprends alors pourquoi il a ce smile dans face littéralement fendu jusqu’aux oreilles. Non mais c’est vrai, moi aussi j’ai envie de le crier au monde entier que je suis devenue maman (est-ce que les gens ont envie de l’entendre ça c’est une autre histoire)! Puis, pour lui faire comprendre de ne pas trop s’étendre sur le sujet, que ça ne me le dit pas PANTOUTE d’entendre les gagagougoux d’un papa-paon tout neuf, je lui demande s’il savait ce qui nous était arrivé à Vincent et moi. Car je lui ai bien sûr accordé le bénifice du doute. J’ai bien fait car il n’en savait rien. Mais là, il me lâche un simple et banal : « Ouin ben ça arrive… »
Euh…. Non! Ça n’arrive pas justement! T’en connais beaucoup toi des gens dont le bébé est mort à 39 semaines de grossesse sans raison médicale, aucune? Il y en a oui, Lili-Jeanne en est la triste preuve, mais de là à banaliser avec un simple « Ouin ben ça arrive… » Et moi, sous le choc total de sa froideur, je perds le fil quelques secondes… Quand je reviens à moi, j’ai la photo de son fils à 2 pouces du nez! Malgré cela, je réussis à lui dire qu’il a un beau petit bonhomme, encore sous le choc du TON de ce qu’il vient de dire – si le Petit Larousse était en audio, c’est probablement ce qu’on entendrait pour la définition de ce mot qui est de mon humble invention : Je-m’en-fou-car-moi-je-suis-heureux-moi-bon – et de CE qu’il vient de dire. Mais ce n’est pas tout…
Monsieur Sans Cœur semble croire que ça ne suffit pas à me faire comprendre que ce que nous vivons, il n’y a rien là. Il a joute : « Ben tsé, c’est ben mieux que ça arrive là que après! » Après… après quoi? *$%* Et là, pour poursuivre cette croustillante anecdote, je ne sais plus quels mots utiliser car je vous jure que ceux qui me viennent en tête pourrait choquer certaines personnes.
J’ai à peine le temps de balbutier maladroitement un « Ben c’est pas de même qu’on voit ça ben ben. Pour nous présentement, dans notre douleur, on se dit que si au moins elle avait vécu quelques jours après sa naissance, ça aurait été du temps de plus passé avec elle – euh…non mais pourquoi je perdais mon temps avec lui, à lui expliquer, à lui JUSTIFIER notre douleur!? - et là mon chum arrive, Monsieur Sans Cœur répète son petit numéro de TADAM-tchèque-mon-gars et garoche la dite photo aux yeux de mon chum. J’en profite pour me faufiler prétextant avoir vu une amie arriver. Et il était temps! Est-ce que j’avais besoin d’en entendre davantage? J’ai eu quelques remords quand j’ai vu mon chum pogné en tête à tête avec ce clown, mais il m’a dit qu’en changeant de sujet, ça n’avait pas été trop pénible. Ouf…
… Je vous l’avais dit que ce serait long!
Tu as rejoint les anges - Gregory Charles
Tu As Rejoint Les Anges - Gregory Charles
Elle se cache, elle se meure
Elle coule et elle pleure
Elle saigne et j’ai peur
Que son air jamais ne change
Le vent est si froid
Il est juge, il est roi
Il est comme un beffroi
Qui assaille et je crois
Qu’il a prit ton souffle en échange
Je sais, que tu as rejoint les anges
Je sais, que tu as rejoint les anges
La vie est sans lumière
Le temps est en jachère
L’avenir est un désert
Infini et j’espère
Que là-haut du moins
Tu t’arranges
Les mots n’ont plus de sens
Plus de goût, plus d’essence
Immobiles en silence
Ils m’écrasent et je pense
Qu’ils s’amusent, qu’ils se vangent
Je sais, que tu as rejoint les anges
Je sais, que tu as rejoint les anges
J’espère que tu es bien
Que tu brilles et qu’enfin tu es libre
J’espère que tu respires
Que tu peux assouvir tes désirs
Je prie que tu sois là
Où un jour ce sera à mon tour
Il reste un seul espoir
Celui de te revoir mon amour
vendredi 15 février 2008
Émission à voir...
Pour mieux comprendre ce que des parents comme nous vivent, ressentent, et le pourquoi du désir pressant d'un bébé-espoir...
Ode à Ophélie
Cette famille se construit autour de trois enfants: Éloïse « la grande soeur », Ophélie « la petite soeur » et Rosalie qui demeurera à jamais, « le bébé soeur ».
Après sa naissance à 39 semaines- provoquée pour retard de croissance- Rosalie est transférée aux soins intensifs de Sainte-Justine. Cinq jours plus tard, ses parents apprennent qu'elle est atteinte d'une Trisomie-18 et que ses chances de survie sont très réduites. À son sixième jour de vie, Rosalie part en paix dans les bras de ses parents.
Comment poursuivre son projet de famille suite à une telle épreuve? Comment guérir de la blessure et retrouver espoir ?
Samedi 16 février 2008 à 9h30
Dimanche 17 février 2008 à 4h30
Lundi 18 février 2008 à 23h00
Ma page de scrap pour la St-Valentin
Bon ben aujourd'hui je fais différent...
Voici une page de scrap que j'ai fait pour la St-Valentin avec des photos de photomaton (ben oui! c'est de même que ça s'appelle!) de mon amoureux et moi qui datent un peu!
Inspiration du livre "Surplus d'inventaire" que j'ai justement reçu en cadeau de St-Valentin. Eh qu'il est fin mon chum!
Je suis assez fière du résultat!
jeudi 14 février 2008
14 février
Il y a un an exactement, je prenais congé et nous allions tout de go direction Chicoutimi pour annoncer à ma famille qu’en octobre, il y aurait un petit bébé dans la famille!
Il y a 4 mois aujourd’hui, je me suis tirée du lit avec difficultés, comme tous les matins depuis quelques semaines parce que tu rendais ma bedaine ÉNORME! Je m’en rappelle vraiment comme si c’était hier… Avec surprise, j’ai accueilli plein de gens dans notre maison, des gens qui étaient venus fêtés ton arrivée imminente. Une belle journée très excitante car j’ai eu plusieurs contractions qui m’indiquaient que tu t’en venais.
Il y a 4 mois exactement, nous nous dirigions vers l’hôpital, inquiets, car je ne t’avais pas beaucoup senti bouger dans la journée. Un hoquet le matin et c’était tout. Il y a 4 mois, le 14 octobre 2007, à 10h45, nous apprenions que ton petit cœur avait cessé de battre.
En cette journée de l’amour, nous pensons très fort à toi mon bel ange et nous t’envoyons une tonne de baisers!
Maman et Papa XXX
samedi 9 février 2008
Suite du rendez-vous...
Après avoir pris un peu de recul par rapport à mon rendez-vous d’hier (un gros 24 heures de recul), je réalise que mon médecin ne m’a pas écouté du tout. Elle avait son point de vue et s’en est tenu à ça. Elle n’a pas été coopérative du tout, ni à l'écoute de nos besoins. Je ne vous l’avais pas dit, mais elle n'a même pas jeté un oeil à mes courbes! Elle m'a cru que j'avais des problèmes de conception, oui, mais elle a tout de suite associé ça au deuil. Non mais j'ai clairement un problème physique moi là, voulez-vous les voir mes courbes?!
Je suis déçue qu’elle explique mes problèmes physiques parce que j’aurais soit disant des problèmes psychologiques à cause de mon deuil (selon elle, il faut que j’arrive à parler de ma fille de façon joyeuse!). Pourtant, il me semble que je le gère relativement bien mon deuil. Oui, j’ai de la difficulté à reprendre un beat de vie normal, oui je pleure encore (et je pleurerai probablement toute ma vie), oui certaines choses bien simples à faire sont des montagnes pour moi, mais je ne passe mes journées à me bercer, à pleurer et à me refermer sur moi-même. Elle n’a pas pris la peine d’aller voir plus loin. Elle a peur de l’enfant de remplacement. Point. Elle ne m’a pas demandé pourquoi je veux un autre enfant si rapidement. Elle ne m’a pas demandé ce que j’avais fais jusqu’à présent pour le deuil de ma fille.
Mais, comme je suis une fille persévérante, que je sais ce que je veux et que malgré mes réactions de deuil, je suis convaincue que je suis prête à retomber enceinte tout en étant consciente de ce que cela implique, eh bien… je vais demander un 2e avis! Quoi? Tête de cochon? Pfff… Peut-être…
vendredi 8 février 2008
En revenant de su l’docteur Brochuuuu-U
Pour ce qui est de mes cycles qui n’ont pas d’allure, elle explique ça par le stress dû au deuil. En résumé, je suis déprimé donc mon cycle est affecté et ne me permet pas de tomber enceinte, ce qui me déprime un peu plus et affecte un peu plus mon cycle ce qui ne me permettra pas plus de tomber enceinte. Ça, ça remonte le moral des troupes!
Je n’en ai plus de patience ou de confiance en la vie! La vie - ou la nature, appelez ça comme vous voulez! - c’est une traître, donc j’aurais bien voulu avoir un coup de pouce pour la déjouer un peu.
Autres nouvelles à l’ordre du jour :
- c’est confirmé, il n’y a aucune explication médicale à la mort de notre fille. Pas d’infection, pas de problèmes génétiques, pas de thrombophilie… RIEN!
- Les résultats de l'autopsie ne sont pas encore sortis, mais elle est convaincue que nous n’apprendrons rien de plus puisque tout était numéro uno à chacune des échographies.
- Aucune inquiétude à avoir pour mon fibrome (mais aucune vérification).
- Prise de sang à faire pour vérifier si ma glande thyroïde est correcte. Il semble que nous n’avons aucun résultat en faisant mention et que depuis l’accouchement on avait simplement assumé que oui
- Je me suis fait dire encore une fois : « Il ne faudrait pas que tu la REMPLACES » … celle-là, je n’en peux plus! Ils vont tu arrêter tous ces docteurs, ces psychologues, ces infirmières, ces travailleuses sociales, de nous garocher : « Faudrait pas que vous la remplaciez! ». Comme si le fait de vouloir continuer le projet de fonder une famille veut dire qu’on veut remplacer notre fille. J’ai une petite nouvelle pour vous autres : je suis au courant que d’avoir un autre enfant n’apaisera pas ma douleur d’avoir perdu ma fille. Ma fille a sa place dans ma vie, dans mon cœur, dans ma maison et dans notre famille. Aucun enfant ne viendra remplacer ma fille, combler le vide que son absence crée. J’aurai beau avoir 10 autres enfants, elle nous manquera toujours! Et lorsque je serai de nouveau enceinte, que personne ne me dise : « C’est bien, vous êtes passés à autre chose » car je ne réponds pas de mes actes! C’est tu clair ça?
jeudi 7 février 2008
Quoi de neuf docteur?
Demain, j’ai un rendez-vous chez le médecin. Il s’agit au départ d’un rendez-vous pour évaluer si je suis apte à retourner au travail, ce que je doute encore…
Je profiterai également de ce rendez-vous pour vérifier avec ma docteure ce qui me déprime un peu plus depuis quelques semaines… mon cycle! Eh oui, THE sujet, celui de toutes les WANNABE MOM.
Vincent et moi, on souhaite plus que tout donner un petit frère ou une petite sœur à notre belle Lili-Jeanne très bientôt, mais je ne sais pas ce qui se passe, mon cycle est tout croche. Depuis mon retour de couche, j’ai eu un cycle de 18 jours avec ovulation au J15, un cycle de 31 jour avec ovulation au J25 et maintenant, un 3e cycle qui n’inspire pas plus confiance car j’en suis à J25 et aucune ovulation n’a été détectée jusqu’à maintenant. Ce ne sont pas trop de bonnes nouvelles pour retomber enceinte ça! En plus, j’ai des saignements anormaux en plein milieu de mes cycles et j’ai peur que ce soit causé par le fibrome qu’ils m’ont découvert à l’échographie de 21 semaines. J’ai peur qu’il y ait plus de fibromes ou qu’il soit plus gros, qu’ils nuisent à ma fertilité… À moins que ce ne soit ma glande thyroide? (Non mais il est temps que je le vois ce médecin!)
Étrangement, j’ai eu mes débuts de cycles le 14 décembre et le 14 janvier… la même date ou tu nous a quitté. Moi et les dates! Va falloir que je fasse un petit message à ce sujet bientôt, il y a trop de coincidences!
Et là quand j’en parle, on me dit : c’est normal, tu viens d’accoucher… Ben pourquoi si c’est si normal que ça, je n’entends que des histoires de filles qui sont tombée enceinte en moins de 3 mois après l’accouchement! Pour vrai! Naissances de bébé-espoir 10 mois après l’accouchement du petit ange, 11 mois après, 12 mois après… Ou bien des filles qui ont accouché après moi et qui annoncent qu’elles sont déjà enceintes… il y en a pleins! Ok, pas PLEINS, mais quand même 3. C’est beaucoup me semble quand on calcule que ce ne sont pas toutes les filles qui souhaitent tomber enceinte immédiatement après avoir mis au monde leur petit ange. Alors je peux tu ne pas croire que c’est parce que mon corps ne s’est pas remis de l’accouchement?!
Ah oui! Y’a aussi le « tu ne dors pas bien, tu te couches trop tard ». Euh… oui, je me couche tard (ou tôt ça dépend du point de vue), mais je dors mes 8 heures par nuit. Est-ce que les filles qui travaillent sur les shifts ne tombent jamais enceinte? Ou bien le « tu ne manges pas bien ». Ben oui, pis y’a plein de petites madames en Afrique (et ailleurs) qui sont sous-alimentées te ça ne les empêchent pas de peupler! Ok, j’exagère un peu… j’espère au moins que ça vous fait sourire!
Bon, et là vous allez me dire : relaxe! Ça ne fait que 3 mois que vous essayez… je sais bien, mais ça fait presque 1 an et demi qu’on parle bébé! Oui, j’ai eu ma belle Lili-Jeanne, mais je subi son absence à tous les jours et mon rêve d’être maman n’en est comblé que partiellement. J’ai vécu une merveilleuse grossesse, mais je rêve du jour ou nous pourrons partager notre vie avec un petit être… Et je trouve la vie cruelle de nous rajouter d’autres petits problèmes après nous avoir arraché notre fille. J’en ai ras le pompon (Wow! Je sors mes belles expressions!) des injustices! Je n’arrive plus à me réjouir quand une fille m’annonce qu’elle est enceinte; je n’ai que de l’amertume de ne pas l’être moi aussi.
Nous essayons de continuer, de faire des projets ensemble. Mais, celui qui nous tient le plus à cœur, c’est de fonder une famille. Nous nous accrochons à cet espoir de vivre à nouveau une belle grossesse, de voir la vie grandir en moi et de tenir un petit être vivant au bout de 9… euh non… 8 mois! Chaque début de cycle, chaque jour ou je constate que je semble ne pas ovuler ce cycle-ci, entraîne une amère déception et intensifie ce sentiment de totale injustice.
Pourquoi c’est si facile pour tant d’autres?
J’aurais dû (ben dû don dû)
Je regrette tant…
- de ne pas t’avoir bercer et chanter des chansons lorsque que tu étais dans mon ventre; je croyais bien que j’aurais toute la vie pour le faire
- de ne pas avoir filmer tes grands-parents te bercer à l’hôpital
- de ne pas avoir pris des photos de toi et tous ceux qui étaient présents à ta naissance
- de ne pas avoir invité Martine à venir te rencontrer à l’hôpital
(et j’aurai sans doute d’autres « flash » qui feront que la liste s’allongera…)
Par-dessus tout ça et encore plus important que tout ça, il y les instants magiques, merveilleux, dont j’ai si souvent rêvés et qui m’ont été volés avec ton départ :
- de ne jamais avoir vu la couleur de tes yeux, senti ton regard se poser sur moi
- de ne jamais avoir entendu ton cri, ta voix résonner dans mon oreille parce que tu as besoin de nous, tes parents
- de ne jamais entendre ton rire
- de ne pas te voir grandir et de découvrir les traits de ta personnalité
- de ne jamais t’entendre m’appeler « maman »
… tout ce que nous avions rêvé vivre avec toi, pour toi. Ça crée un vide immense, une douleur atroce.
Et plus ou moins en lien avec tout ça, je dois ajouter ceci:
Pour ajouter à ce que nous vivons, il y a des gens qui ne comprennent pas, des gens qui nous jugent. Des gens qui ne comprennent pas notre douleur et qui croient savoir ce qui est le mieux pour nous. Pourtant, ces gens-là n’ont jamais vécu une telle perte, comment peuvent-ils croire qu’ils savent?
D’un autre côté, il y a aussi des gens merveilleux! Des gens qui sont touchés, qui savent que nous souffrons et qui respecte nos démarches. Qui admire notre force même parfois. Cette force dont nous aurions bien aimé ne jamais connaître l’existence. Ces gens-là, que parfois nous connaissons à peine ou pas du tout, nous disent ou nous écrivent de bien belles choses. Il y a heureusement beaucoup de gens sensibles et ouverts et je tenterai désormais de m’entourer davantage de ces personnes.
Merci à vous qui vous reconnaissez à travers mes propos.
mardi 5 février 2008
Le coeur du papa
http://megavince.blogspot.com/
dimanche 3 février 2008
La solitude d'une maman en deuil
Je ne parle pas ici de Vincent car nous sommes ensemble, unis dans cette douleur et nous continuons de nous soutenir et de partager nos sentiments envers Lili-Jeanne. Et je ne parle pas non plus de notre famille dont chaque membre partage aussi notre douleur et qui nous aide du mieux qu’ils le peuvent.
C’est simplement que je n’en peux plus de me faire dire : « Ça ne va pas mieux? » Comme si ma réponse, non en l’occurrence, témoignait d’un échec cuisant! Je n’en peux plus des remarques qui se veulent aidantes mais qui ne font que blesser un peu plus. Je remarque que personne, en dehors de ma famille, ne m’appelle pour savoir : comment ça va aujourd’hui? Je remarque que des oreilles pour nous écouter parler de notre fille, il y en a, mais bien peu. Que parfois, mon instinct me trompe car lorsque j’en parle, l’évocation de son nom crée un réel malaise alors que j’avais cru que ces gens seraient d’une bonne écoute.
Peut-être aussi est-ce parce que je suis allée passer quelques jours chez une amie qui m’a permis d’en parler ouvertement. Qui a regardé les photos de Lili-Jeanne et même le vidéo de son papa et moi qui la berçons à l’hôpital. Merci Martine! Peut-être qu’en revenant chez moi, j’ai eu un certain sevrage à faire, « back to reality ». Peu importe, le sentiment était là : j’étais seule. Notre fille nous a quitté et rares sont ceux qui comprennent.
Non, je m’exprime mal car je n’exige de personne de comprendre. Car pour cela, il faudrait être passé par là et je souhaite tant que personne d’autre n’ait à souffrir d’une telle perte. Ce que je souhaiterais, c’est simplement qu’il n’y ait pas ce lourd malaise. Je vois la panique dans les yeux; que dire pour changer de sujet? Alors que souvent, tout ce qu’on veut, c’est parler de notre fille. Et le temps n’y changera rien! Je suis certaine que dans 10 ans et même plus, je voudrai encore parler d’elle.
Vous ne savez pas quoi dire? Alors dites simplement que vous êtes sensibles à notre peine. Ne croyez pas que de parler de notre fille nous fera mal car ce n’est pas le cas. N’évitez pas le sujet pour nous préserver… le plus beau cadeau que vous puissiez nous faire, c’est d’évoquer son nom, de vous rappeler de son anniversaire, de nous parler d’elle.
Mon ange m’a envoyé un cadeau du ciel… la maman d'un ange, elle aussi, rencontrée aux soirées de groupe de soutien pour le deuil périnatal avec qui j’ai eu de magnifiques échanges virtuels. Elle est apparue sur mon écran alors que j’en avais un grand besoin! Et j’ai eu le privilège de la reçevoir chez moi, notre échange s’est poursuivi et quel bien ça m’a fait! Merci Véronique!
Merci aussi à toutes mes nouvelles amies virtuelles mamans d’anges, mamans pour la vie, petites mères ou scropinettes! Vous aussi vous me faits beaucoup de bien!
vendredi 1 février 2008
Pour l'entourage des parents en deuil
Je vous en prie, ne me demandez pas si j'ai réussi à le surmonter,Rita Moran.
Je ne le surmonterai jamais.
Je vous en prie, ne me dites pas qu'il est mieux là où il est maintenant,
Il n'est pas ici auprès de moi.
Je vous en prie, ne me dites pas qu'il ne souffre plus,
Je n'ai toujours pas accepté qu'il ait dû souffrir.
Je vous en prie, ne me dites pas que vous savez ce que je ressens,
A moins que vous aussi, vous ayez perdu un enfant.
Je vous en prie, ne me demandez pas de guérir,
Le deuil n'est pas une maladie dont on peut se débarrasser.
Je vous en prie, ne me dites pas "Au moins vous l'avez eu pendant tel nombre d'années",
Selon vous, à quel âge votre enfant devrait-il mourir ?
Je vous en prie, ne me dites pas que Dieu n'inflige pas plus que ce que l'homme peut supporter.
Je vous en prie, dites-moi simplement que vous êtes désolés.
Je vous en prie, dites-moi simplement que vous vous souvenez de mon enfant, si vous vous rappelez de lui.
Je vous en prie, laissez-moi simplement parler de mon enfant.
Je vous en prie, mentionnez le nom de mon enfant.
Je vous en prie, laissez-moi simplement pleurer.