Parfois, je m’en veux d’être devenue aussi amère… ou susceptible, ou je ne sais trop quoi! Et ce n’est pas une question d’hormones! Du moins je ne crois pas… Je vous explique :
Je trouve cela bien difficile les gens qui se plaignent pour des riens! J’aurais la réplique facile. Heureusement, jusqu’à maintenant, j’arrive à me maintenir et à garder pour moi ce que j’aurais envie de crier, mais, ça devient lourd parfois…
Par exemple, une amie qui vient d’accoucher se plaint qu’elle a mal à ses points. Je n’ai qu’une envie et c’est de lui répondre : « Ça pourrait être pire! Tes points pourraient te faire souffrir sans que tu aies ton enfant dans tes bras pour te rappeler à quel point cela en vaut la peine de souffrir un peu! ». Mais, ce serait ridicule! Elle ne mérite pas que je déverse ma souffrance sur elle. Et après tout, c’est vrai que ça fait mal!
Une autre se plaint qu’elle ne dort pas de la nuit à cause des pleurs et des cris de son bébé… alors que moi, ce qui m’empêche de dormir, c’est l’angoisse que le bébé que j’attends ne pleure pas à la naissance. Ce sont les souvenirs de sa grande sœur et son silence depuis les (presque) 11 derniers mois.
À mon cours de yoga jeudi dernier, les filles qui sont à leur 2e grossesse, comme moi, étaient dont contentes de pouvoir prendre un break de leur premier enfant le temps d’une soirée. C’est normal me direz-vous… et je vous crois! Mais moi, ça m’a tordu le cœur.
Et que dire de celles qui se plaignent que 2 grossesses rapprochées, c’est difficile…surtout parce que tu en as un autre à t’occuper! Je vous laisse imaginer combien c’est difficile quand le premier n’est justement pas là pour vous occuper. Quand cela fait 2 ans que vous êtes seule à la maison à attendre la venue d’un enfant, puis d’un deuxième. Que l’angoisse vous guette à chaque jour parce que vous ne savez pas l’issue de cette deuxième grossesse, que la confiance en la vie n’y est plus, mais que vous essayez quand même d’y croire.
Et cette autre fois, à mon cours d’aquaforme : lorsque je terminais, c’était les mamans qui arrivaient avec leurs petits pour l’aqua-maman. Ça aussi, ça me torturait parce que je me disais que c’est dans ce groupe-là que je devais être (et même probablement dans les 2 groupes puisque nous voulions des enfants rapprochés). Et voilà que j’entends une des mamans qui, me regardant, dit à sa copine : « Ah! Qu’elles sont chanceuses avec leur bedaine! ». Ça m’a saisie. Et pourtant, elle a raison : je suis chanceuse d’être enceinte! Mais, comme la magie n’y est plus et que bédaine n’égale plus bébé dans 9 mois pour moi, ce genre de remarque me glace. Mais, comment lui en vouloir? Je suis certaine que moi aussi, malgré le stress qu’elle implique, la bedaine me manquera un jour…
Et après tout ça, je me demande : « Et moi? Puis-je me plaindre? » Me plaindre des maux de dos et de quasiment partout ailleurs parce que, justement, je vis 2 grossesses rapprochées et qu’effectivement, la 2e est beaucoup plus difficile. Surtout lorsque l’on n’a pas eu le temps de se remettre un peu en forme entre les deux. Pourrai-je me plaindre lorsque je ne dormirai pas de la nuit parce que mon bébé aura besoin de moi? C’est ce que je souhaite le plus au monde, alors comment pourrai-je m’en plaindre si je suis à bout? Parce que, même si c’est ce que je souhaite, je sais que ce n’est pas toujours facile et je n’idéalise pas la venue de ma petite acrobate. Mais je suis tellement sensible aux plaintes des autres, oserai-je me permettre de me plaindre?
8 commentaires:
Je crois qu'il faut avoir vécu une expérience comme la nôtre pour comprendre à quel point ce que tu écris est juste.
Moi aussi parfois j'aurais envie de grogner contre la vie... contre ma bedaine qui me ralentie et qui m'empêche de trouver un travail... mais d'un autre coté je me dis que si cette merveilleuse bedaine n'était pas là... dans quel état je serais... j'ose à peine y penser
Bref, vivement l'hiver et le mois de décembre!!! Je suis certaine que tu n'as jamais eu aussi hâte de voir arriver la neige!!!
xxxx
Karine
Ce serait bon de temps en temps de pouvoir clouer le bec à quelqu'un...
Avec le temps, j'ai réalisé que la colère, je l'avais contre tout le monde en même temps finalement; ce ne fut pas une bonne phase mais je crois qu'une fois qu'on accepte et comprend la bête, on ne peut que remonter...
Avec juste un mini soupçon de colère cette fois-là...
;)
Je te trouve très courageuse de mettre des mots sur ce que tu vis parce que ce n'est pas facile. Je pense aussi que c'est la meilleure attitude à adopter pour faire face à une situation aussi difficile que de perdre son enfant. Je ne saurais te dire s'il est plus difficle de se plaindre dans ta situation puisque je ne l'ai pas vécu, mais de s'exprimer comme tu le fais, ça prend des masses de courage.
Ma belle Marie,
Je ne pourrai jamais comprendre la douleur que tu as sur le coeur. Par contre, j'ose espérer que tu ne te gênera pas pour te plaindre parce que par expérience, ça défoule quand on en a notre truck. C'est vrai que ce n'est pas une partie de plaisir à tous les jours un jeune bébé, mais se plaindre ne veut pas dire pas reconnaissante. Ce n'est pas parce que Lili-jeanne t'a quitté que tu n'auras pas un jour besoin d'une soirée seule avec Vincent et je sais pertinemment que c'est pas nécessairement ce que tu voulais dire.
Moi, à mes yeux, tu es un exemple de courage et je juge ta réaction totalement légitime. Des fois, les gens parle et ne savent pas ce qu'il se passe de l'autre côté de la façade et ce, même s'il te connaisse. Tu as le droit d'être amère et cela ne fera pas de toi une mauvaise personne. Au contraire, tu parles tellement bien que des fois j'aimerais t'avoir comme amie.
J'ai vécu une expérience difficile suite à mon accouchement. J'ai été très malade et cela m'empêchait de m'occuper de mon bébé naissant et aujourd'hui je suis encore très fâchée qu'une telle chose me soit arrivée et ça m'enrage d'entendre certaines personnes chialer sur certains points qui moi m'ont été enlevé par la maladie. Quand ma fille avait un mois et qu'elle pleurait parce qu'elle avait faim et bien jamais je ne pouvais aller la voir et lui donner le biberon parce que j'étais clouée à mon lit incapable de marcher. Pendant, presque 3 mois j'ai laissé mon rôle de mère que je chérissait tant à mon chum, ma mère, ma belle-mère, ma soeur, mon père, mais c'est moi sa maman et c'est moi qui devrait pouvoir faire tel ou telle chose.
Aujourd'hui que je suis presque rétablie et que je suis de retour au boulot et que je dois aller porter ma fille sans en avoir savourer tous les précieux moment sa me fait mal au coeur, mais je ne crois pas être une mauvaise personne et ni une mauvaise mère.
Je sais que je ne peux absolument pas comparer, mais je comprend ce que c'est d'être privé d'un cadeau qu'on a attendu si longtemps.
Lâche pas ma belle et je te souhaite tout le bonheur du monde. Ton ange veille là-dessus j'en suis certaine.
Valérie
MPLV de novembre 2007
J'aurais tellement pu écrire ce que tu as écrit mots pour mots lorsque j'étais enceinte de ma princesse espoir Mia.
Je peux simplement te dire que certaine de ses choses tu vas toujours les ressentir. Même lorsque ta belle acrobate sera avec vous.
Je peux aussi t'affirmer que tu vas te plaindre aussi lorsque ça va faire 1 semaine que tu manques de sommeil. Je l'ai fait... je le fais... SAUF QUE... je suis très consciente de la chance que j'ai d'avoir un enfant à consoler malgré mon manque de sommeil et même si je suis épuisée.
Lorsqu'elle met sa petite tête sur mon épaule et qu'elle s'endort grâce à mes caresses et mes chants. Je remercie la vie de m'avoir donnée la chance de vivre ce moment.
Une grossesse et un bébé espoir ça nous remplis de remords et de conflits intérieurs. On veut se plaindre, mais on n'ose pas car on sait à quel point cette seconde chance est précieuse. Je te dirais une phrase que mon chum m'a dit lorsque Mia avait 1 mois et elle pleurait tout le temps. Il m'a dit : "Je sais que je suis le plus chanceux au monde de l'avoir et je l'adore comme c'est pas possible, mais lorsqu'elle pleure comme ça je voudrais juste pouvoir m'en aller prendre de l'air. Je me sens donc coupable de ne pas pouvoir passer par dessus ce sentiments car elle est notre trésor..."
Je lui ai répondu : "Oui elle est tout ce qu'il y a de plus précieux et désiré, mais nous sommes aussi des humains et on est fatigué... c'est normal parfois de se dire que ça serait dont le fun de ne pas avoir à l'entendre pleurer un soir..."
Donc rappelle toi de ça. Oui, un parent espoir ça connait peut-être encore plus la valeur de chaque moment, mais on est humain pareil... 2 grossesses de suite c'est dure! Surtout après la perte d'un enfant. C'est doublement dur! Donc si quelqu'un a le droit de ce plaindre, c'est bien toi!
Stephanie qui te comprend à 100%!!!
Salut ma belle Marie-Ève, j'aurai moi aussi pu écrir toutes ces paroles si dure a dire pour une maman espoir...
J'irai donc dans le meme sens que Stéphanie en te disent que c'est tout a fait normal de te sentir ainsi en présence de maman qui n'ont jamais vécu ce drame et ce sera probablement ainsi pour longtemps...
Mais ce qui est mal fait dans tout ce processus, c'est qu'on a malheureusement des attentes face a ce petit bébé espoir qui s'en vient, tout comme on idéalisait la venue de notre premier bébé, et on se dit que NOUS on ne fera pas ci et encore moin cela, que NOUS on ne se pleindera pas car on a tellmenet attendu ce moment...et j'en passe, mais on se rend compte bien assez vite après la naissance de notre bébé que WOW! c'est pas comme on se l'était imaginé.
C'est difficile être parent surtout au début, les premiers jours et premières semaines c'est très boulversant. Ca boulverse ta vie, ta liberté, votre vie de couple, vos habitude, ca boulverse tout et ca vient juste d'arriver dans nos vie cette petite bébite la...et la vient le moment qu'on se sent coupable de trouver ca dure, coupable de perdre patience quand ca arrête pas de pleurer et qu'on ne sait pas quoi faire, coupable de penser a des choses terrible quand on sais la chance qu'on a de la chance de l'avoir dans nos vie et de le tenir dans nos bras...mais tout ca c'est normal, nous sommes des humains et on a tout comme les autres mamans nos limites.
Je crois que notre plus grand ènemie dans cette nouvelle vis a nous maman espoir c'est l'impuissance, on trouve dure de ne pas etre capable de tout règler, dure de pas savoir quoi faire, dure de ne pas être parfaite...
Alors sur ca mon amie, console toi, tu es et réagis normalement. Sache que tu es déja une bonne maman, que tes questionnements sont tout a fait normal, que ce qui t'attent est la plus belle et merveilleuse chose au monde et aussi, que tu as la chance d'avoir des amies qui te comprenne et qui sont la pour t'écouter et te soutenir.
Je te souhaite avec tout mon coeur de vivre une fin de grosse formidable et surtout a toi et Vincent, une belle fille en santé et pleine de vie comme vous le souhaitez et le méritez.
Je t'embrasse et te répète que je suis là...
Ta chum Véro qui elle aussi te comrend à 100%
xxx
J'avais oublié de vous répondre et je trouve important de le faire: Merci pour vos commentaires car particulièrement pour ce texte, ils m'ont été très utiles! J'avais hésité à le publier car je craignais l'effet qu'il aurait. Je l'ai relu maintes fois pour être certaine qu'il ne choque personne et malheureusement, ça n'a pas été le cas. J'en déduis que celle qui m'a engueulé suite à sa lecture n'en a pas bien compris le sens...
Valérie: tes messages me vont toujours droit au coeur! Il n'y a pas beaucoup de mamans comme toi (je ne sais quel autre terme utilisé que "comblée") qui me lisent et me transmettent leur sincères amitiés comme tu le fais!
Marie: parfois, ça me fait du bien! ;)
Karine, Karina, Stéphanie, Véro: merci de faire partie de ma vie!
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